JTS-info : conférence on-line : les plastiques dans le lémam 15 déc 19h // CERN Offres éducatives Hiver 2025-26


CERN Offres éducatives à destination des enseignant·e·s et des élèves

Hiver 2025 | 04.12.2025

Retrouvez toutes les offres sur https://voisins.cern/fr/schools


Inscrivez votre classe 

Femmes et filles de science et technologie

Semaine du 2 au 6 février 2026

Dans vos classes 

Français ou anglais

À partir de 7 ans 

Inscriptions sur cern.ch/femmesdescience


Le 11 février est la Journée internationale des femmes et des filles de science. À cette occasion, pendant une semaine, la Faculté des sciences de l'UNIGE, l'EPFL, le LAPP, le LAPTh et le CERN proposent aux établissements scolaires la venue de femmes scientifiques ou ingénieures pour parler de leurs métiers aux élèves (en classes mixtes).
Elles sont invitées à raconter leur parcours, dévoiler quelques mystères de la science et à mener quelques petites expériences si elles le souhaitent. L'idée est de faire évoluer la perception des classes envers les métiers scientifiques et d'ingénierie, en présentant des modèles féminins. Et qui sait, peut-être de susciter des envies de carrière, en particulier chez les filles. 

Masterclasses internationales

Logo International masterclass

  • 10 mars, ALICE en français
  • 11 mars, CMS en anglais
  • 12 mars, LHCb en anglais 
  • 13 mars, ATLAS en français

Au campus du Portail de la science du CERN 

De 16 à 19ans

Plus d'information : https://voisins.cern/fr/international-masterclasses


Chaque année, plus de 13'000 étudiants du secondaire II de 60 pays différents se rendent dans environ 225 universités et centres de recherche pour une journée afin de percer les mystères de la physique des particules. Le CERN accueille quatre de ces Masterclasses.

La journée commence par une introduction au CERN et une initiation à la physique des particules. Durant l'exercice pratique, les étudiants sont ensuite invités à analyser les traces de collisions de particules observées dans les détecteurs du CERN avec l'aide de nos scientifiques. En fin de journée, ils partagent lors d'une vidéoconférence (en anglais) leurs résultats avec d'autres instituts participant au programme le même jour dans le monde entier.


Autres activités disponibles

Invitez un chercheur ou une chercheuse du CERN à donner une conférence sur son métier directement dans votre classe !

Le CERN offre aux enseignant·e·s et à leurs élèves la possibilité de participer à des ateliers de labo, assister à des spectacles scientifiques, visiter des expositions interactives, voir des films et faire des visites guidées.

Retrouvez également les conditions de participation, les procédures d'inscription et toutes les informations pratiques de nos autres activités pour les scolaires sur https://voisins.cern/fr/offers.


Événements publics

Les informations sur les événements à venir seront disponibles sur https://visit.cern/fr/events au fur et à mesure de l'ouverture des inscriptions.

Vous recevez ce courriel car vous avez demandé à être ajouté à la liste de diffusion des offres éducatives à destination des écoles locales du CERN.




Dans le cadre du projet Lémanscope : webinaire plastique dans le Léman et présentation des résultats


Le prochain wébinaire aura lieu le lundi 15 décembre à 19h.

Au programme : Près de 100 tonnes de plastiques finissent chaque année dans le Léman…
Quelles en sont les sources, quels impacts sur le lac et surtout, quelles solutions concrètes pour agir ? 

En Suisse, ce sont près de 14'000 tonnes de macroplastiques et de microplastiques qui se disséminent chaque année dans la nature, rejetées dans les sols, les eaux de surface et leurs sédi­ments, échappant ainsi aux mécanismes de rétention et à l'élimination. Ces déchets se fragmentent en particules invisibles qui se logent insidieusement partout. La problématique a donc fait le tour du monde et figure parmi les plus grands défis environnementaux que l'humanité a engendrés et auxquels elle doit faire face aujourd'hui.

Telles sont les thématiques que nous aborderons lors de notre prochain webinaire le lundi 15 décembre, avec Alexis Pochelon, responsable de projet à l'ASL, en charge des problématiques liées à la pollution plastique.
Ces sujets vous interpellent ? Nous vous invitons à vous inscrire sans plus attendre !
Pour cela, il vous suffit de remplir le formulaire disponible sur notre site : https://asleman.org/webinaires/
Nous nous réjouissons de vous accueillir lors de ce webinaire et vous, adressons, nos meilleures salutations.

Alexis Pochelon

Responsable de projet

Association pour la Sauvegarde du Léman

…et bientôt : 

 

 



«Enigme dans l’univers. Energie sombre et matière noire » Grandes conférences à de Saussure

Comme chaque année, la fondation Culture & Rencontre organise un cycle de conférences scientifiques. Cette année le titre est  «Enigme dans l'univers. Energie sombre et matière noire  ».
Elles auront lieu les mercredis Les mercredis 14, 21 et 28 janvier, 4 et 11 février 2026 à 20h, à l'aula du Collège de Saussure, en collaboration avec l'Université de Genève. L'entrée est libre et sans réservation.
Elles sont particulièrement adaptées à des élèves du secondaire passionnés ou à des enseignant-e-s pour se prendre de la distance quand on est noyé dans les corrections !

Conférences scientifiques 2026
Enigme dans l'univers. Energie sombre et matière noire

Conférences scientifiques 2026,Enigme dans l'univers. Energie sombre et matière noire
Pour expliquer leurs observations sur le mouvement des galaxies et sur l'accélération de l'expansion de l'univers, les chercheurs sont amenés à postuler l'existence de formes de matière et d'énergie qui échappent à toute détection directe et qu'ils ont baptisées matière noire et énergie sombre. Ces deux composantes représentent, selon des estimations concordantes, environ 95% de la masse et de l'énergie de l'univers.

Personne, à ce jour, ne sait de quoi sont faites matière noire et énergie sombre. À travers un cycle de cinq conférences, des chercheurs et chercheuses de l'Université de Genève en cosmologie, en astronomie et en physique des particules nous expliqueront comment la recherche dans leurs domaines respectifs tente de répondre à cette passionnante énigme.

Les conférences :


Mercredi 14 janvier, 20h – Quand l'Univers accélère : le mystère de l'énergie sombre et des lois de la gravitation

Camille Bonvin, professeure, Département de Physique théorique, UNIGE

Malgré les observations remarquables de notre cosmos, l'Univers demeure empli de mystères. Nous ignorons encore la cause de son expansion accélérée et cherchons toujours la masse manquante qui le compose. La cosmologie moderne s'attache à percer ces énigmes. Nous discuterons des solutions théoriques envisagées pour expliquer l'expansion accélérée : soit la présence d'une nouvelle forme d'énergie inconnue, l'énergie sombre, ou une modification de la théorie d'Einstein à très grande distance.

Mercredi 21 janvier, 20h – Le mystère de la matière noire : ce que nous savons, ce que nous cherchons

Dominique Eckert, MER, Département d'astronomie, UNIGE

Tout ce que nous connaissons de l'Univers ne représenterait que 5% de son contenu total, 95% restants étant composés de formes de matière et d'énergie encore mystérieuses. La « matière noire » se manifeste par l'influence gravitationnelle qu'elle exerce sur les galaxies et sur la structure de l'Univers. Des indices observationnels révèlent sa présence. Nous passerons en revue les principales hypothèses sur sa nature et les expériences en cours qui tentent de confirmer ou infirmer ces hypothèses.

Mercredi 28 janvier, 20h – À quoi ressemble l'Univers ?

Martin Kunz, professeur, Département de Physique Théorique, UNIGE

En levant les yeux vers le ciel nocturne, nous voyons des milliers de points lumineux : étoiles et galaxies. Mais si nos yeux pouvaient percevoir les micro-ondes, le ciel serait tout autre. Nous verrions une image de l'Univers lorsqu'il était mille fois plus petit et bien plus jeune. Cette image nous renseigne sur la composition du cosmos et sur la façon dont les galaxies se répartissent dans l'espace. Ensemble, ces indices dessinent un tableau cohérent… et surprenant.

Mercredi 4 février, 20h – Voir l'Univers invisible

Stéphane Paltani, professeur, Département d'astronomie, UNIGE

La manière dont la matière est répartie dans l'Univers est la clé pour en comprendre l'origine et l'évolution. Or, l'essentiel de cette matière est invisible à nos télescopes. Cette matière invisible trahit cependant sa présence par la déformation qu'elle imprime à l'Univers. De grands programmes de recherche ont été lancés afin de traquer la matière noire, et de révéler sa distribution au fil du temps. Nous tenterons de comprendre comment on peut voir l'invisible, et comment cela nous permet de progresser dans notre compréhension de l'Univers.

Mercredi 11 février, 20h – À la chasse à la matière noire avec le collisionneur de particules du CERN

Anna Sfyrla, Professeure associée, Département de physique nucléaire et corpusculaire, UNIGE

Et si nous pouvions créer la matière noire sur Terre ? Au CERN, le Grand collisionneur de hadrons (Large Hadron Collider, LHC) explore la matière aux échelles les plus infimes et recrée des conditions capables de faire surgir d'éventuelles particules de matière noire. Comment crée-t-on la matière noire, comment la rendre visible, et quelles clés ces expériences nous offrent-elles pour percer son mystère ? Cette conférence montrera jusqu'où les expériences du LHC au CERN peuvent nous mener dans l'exploration de l'inconnu.

Recherche fondamentale : beaucoup paraissent d’intérêt douteux, 7 qui ont débouché sur des applications décisives

La recherche fondamentale n'a plus vraiment bonne presse. La tendance — encouragée notamment par les organismes de financement (FNS, ANR, NIH, fondations privées) — est de privilégier les projets à retombées immédiates. La recherche fondamentale demeure l'un des moteurs les plus puissants de l'innovation. Le retour pour la société dépasse largement l'investissement initial (Les universités de la LERU -dont l'UniGE-  génèrent presque 5 euros de valeur ajoutée pour chaque euro qu’elles reçoivent). Parce qu'elle exige du temps et ne promet pas de bénéfices rapides, elle attire peu le secteur privé. D'où la nécessité d'un soutien public durable : sans financements stables et de long terme, une grande partie des avancées décisives de ces dernières décennies n'aurait tout simplement pas émergé.

Il est impossible de dire quelles applications futures seraient perdues en cas de coupes, mais l'histoire - comme l'illustre par exemple Marshall (2025) qui montre que parmi les recherches sans application d'hier, certaines ont fini par structurer des pans entiers de la technologie, de la médecine et même obligé à réviser nos modèles explicatifs scolaires.

Bien sûr, d'innombrables autres recherches "farfelues", en apparence, d'innombrables autres recherches n'ont laissé aucune trace. Mais c'est précisément parce qu'on les a autorisées, encouragées, financées, que parmi elles quelques perles ont pu émerger — souvent très longtemps après.

Jacques Dubochet, prix Nobel de chimie 2017, en donne un exemple savoureux dans sa conférence Nobel. Lorsqu'il soumet, avec ses collègues, les premiers résultats fondateurs de la cryomicroscopie électronique, les reviewers les rejettent sèchement : « L'eau ne fonctionne tout simplement pas comme ça ». Dubochet résume dans sa conférence Nobel de 2017, avec l'humour qu'on lui connait:« As a consequence of the accepted impossibility of vitrifying water, the report of our observation was rejected from publication. » (p. 206).
Après coup, il semble évident que cette publication aurait dû être acceptée. Mais sur le moment, distinguer parmi des centaines d'article farfelus celui qui annonce une avancée majeure n'a rien de trivial. Les éditeurs de Nature et Science ont admis qu'une fois sur deux, le processus éditorial a rejeté des travaux qui ont ensuite valu un prix Nobel. On pourrait aussi dire que c'est remarquable d'avoir su repérer une fois sur deux les perles dans l'avalanche d'article qui leur sont soumis. De plus, n'oublions pas que ce sont d'autres chercheurs du domaine qui relisent et recommandent l'acceptation ou le rejet : ils ne sont pas toujours prêts à accueillir des résultats qui bousculent profondément leur champ.

JTS se demande : combien de nos élèves qui deviendront de brillants scientifiques avons-nous su repérer parmi les élèves élèves étranges, aux questions invraisemblables, timides ou trublions qui voulaient toujours savoir sur la base de quoi nous leur disions ça ?

Nature a sélectionné "7 recherches fondamentales qui ont changé le monde".

Dans une NEWS FEATURE Marshall, (2025) a sélectionné des recherches fondamentales qui ont paru futile mais ont contribué à des applications cruciales.  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici
JTS vous en donne un aperçu et les commente dans la perspective de l'enseignement des sciences… Mais Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Voici une synthèse rapide de chaque découverte, en partant de la recherche fondamentale et  comment elle conduit à des applications ultérieures. Avec, bien sur, la référence de l'article et des suggestions d'usage en classe. 

1. Des Bactéries dans une source chaude à la PCR

A man standing by a green hot spring pool with steam rising from it, surrounded by coniferous trees.
Dans les années 1960, le microbiologiste Thomas Brock explorait les sources chaudes du Yellowstone (ci- contre Mushroom Spring in Yellowstone National Park in 1967Credit: Thomas Brock/USGS  Source Marshall, (2025). , convaincu qu'elles abritaient des micro-organismes capables de survivre à des températures extrêmes. Avec son étudiant Hudson Freeze (ça ne s'invente pas !), il isole une bactérie inconnue, Thermus aquaticus, qui prospère au-delà de 70 °C Freeze & Brock (1970). Quelques années plus tard, d'autres équipes y découvrent une enzyme remarquable : la Taq polymérase. Active dès ~60 °C, optimale autour de 72 °C et capable de supporter les ~95 °C nécessaires pour séparer les deux brins d'ADN, elle s'avère être exactement ce qu'il fallait au biochimiste Kary Mullis pour mettre au point la réaction en chaîne par polymérase (PCR). Simplement par trois étapes de chauffe /refroidissement successives : dénaturation (~95 °C), hybridation (50–65 °C) et extension (~72 °C). À chaque cycle, la quantité d'ADN double — un procédé devenu central en médecine, en recherche et en criminalistique. Nous en avons tous entendu parler lors de la pandémie avec les tests PCR.  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

2. De l'étude du spin nucléaire au scanner IRM et l'imagerie fonctionnelle

Dans les années 1930, le physicien Isidor Rabi étudie un phénomène purement fondamental : le spin des noyaux atomiques. Il découvre que protons et neutrons réagissent différemment à un champ magnétique selon l'orientation de leur spin — une "résonance" sans aucune application envisageable. Ce travail lui vaut le prix Nobel en 1944.
La technique servira d'abord aux chimistes pour analyser la structure des molécules (on en retrouve la trace dans les banques de données de protéines comme la PDB).
Quarante ans plus tard, dans les sous-sols de l'Université de Genève, un chercheur travaillait déjà avec une étrange machine de résonance magnétique nucléaire (RMN) pour étudier… l'entropie du vivant. En physiologie végétale, on mesurait alors deux paramètres clés :
T1, relaxation longitudinale : il reflète surtout la mobilité de l'eau. Dans une graine qui germe, T1 augmente au fil des jours car l'eau y devient plus libre.
T2, relaxation transverse : il renseigne sur la micro-structure des tissus. Dans une graine sèche, T2 est très court ; il s'allonge à mesure que la germination progresse. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  Degli Agosti, et al. (<1989),ici
Ces mesures changent avant même qu'on ne voie quoi que ce soit au microscope, et elles permettent d'observer in vivo, sans rien détruire, la dynamique de l'eau dans les tissus. A la pointe à l'époque, elles ont été oubliées depuis...

es étapes de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle cérébrale. [img]. Source :The Oxford Center for functional MRI of the brain, Nuffield Department of Clinical Neurosciences, University of Oxford, United Kingdom in Andreelli, F., & Mosbah, H. (2014)Dans les années 1970, la RMN bascule soudainement dans un tout autre monde : celui de l'imagerie médicale. En exploitant ces mêmes phénomènes de spin, la RMN devient IRM (Imagerie par Résonnance Nucléaire) probablement pour éviter le mot nucléaire qui fait peur), capable de distinguer des tissus mous que les rayons X ne "voient" guère. L'IRM s'impose alors comme un outil central du diagnostic : anomalies cardiaques, tumeurs, lésions des muscles ou des ligaments… La plupart d'entre nous ont déjà passé un moment dans le "tube" bruyant d'un de ces scanners.

Plus tard encore, une variante, l'IRM fonctionnelle (IRMf), permet de suivre les variations de débit sanguin dans le cerveau. C'est elle qui produit les fameuses images colorées du cerveau en action, au cœur des neurosciences contemporaines (Pour aller plus loin ; cf Smith (2012)
Et tout cela à partir d'une recherche fondamentale qui, à l'origine, n'avait aucune application en vue.

3. Des Cristaux liquides des racines de carotte aux écrans plats

Recherche fondamentale : observation curieuse du comportement anormal de cristaux de cholestérol chauffés, sans utilité envisagée.

Black and white photograph of Otto Lehmann standing at a bench using a microscope.Tout commence à Prague en 1888. En étudiant des extraits de carotte, le botaniste Friedrich Reinitzer observe un comportement impossible selon les catégories de l'époque : un cristal qui fond… mais qui garde sa couleur bien au-delà de son point de fusion. Intrigué, il contacte le physicien Otto Lehmann (ci-contre , Source< Marshall, (2025)., équipé d'un microscope chauffant. Ensemble, ils montrent qu'une fois "fondu", ce matériau garde une organisation ordonnée — comme un cristal — tout en devenant fluide, comme un liquide. Lehmann forge alors un concept nouveau : les cristaux liquides.

Problème : cette idée heurte de plein fouet les catégories solidement installées — solide, liquide, gaz — qui structuraient alors la physique et la chimie. Pendant des décennies, la communauté rejette ou minimise ces résultats, tant il est difficile d'admettre qu'un matériau puisse échapper aux cases existantes. Cette résistance est bien connue des enseignants : ils la rencontrent souvent : les modèles naifs des élèves résistent à l'enseignement - Piaget l'avait montré depuis longtemps : face à des données qui bousculent nos modèles explicatifs, on tente d'abord de les faire entrer dans ses anciens schèmes avant d'accepter de les transformer — ou d'en construire de nouveaux.

Il faudra attendre les années 1950 pour que le domaine renaisse, puis 1968 pour que les premiers écrans plats liés aux cristaux liquides voient le jour. Aujourd'hui, cette découverte alimente non seulement téléviseurs et smartphones, mais aussi microscopes, capteurs, matériaux intelligents, robots ou systèmes anti-contrefaçon. Une révolution née d'un cristal qui refusait obstinément d'entrer dans les cases.
Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Reinitzer (1888) ici  Lehmann, Otto, (1889).

4. Des séquences répétées chez des archées salines au système CRISPR/Cas9

La décPortrait of Francisco Mojica viewed through a shelf in a laboratory filled with flasks and bottles.ouverte de CRISPR n'est pas l'œuvre d'un seul génie, mais le résultat d'un enchaînement d'observations fondamentales et appliquées. À la fin des années 1980, Francisco Mojica (ci- contre , Source< Marshall, (2025). ici< étudie des micro-organismes, Haloferax mediterranei R-4, une archée des marais salants d'Alicante et repère dans leur génome de curieuses séquences répétées <(Mojica & Rodriguez‐Valera, 2016) ici. Pendant plusieurs années, différentes hypothèses sont testées puis réfutées lors des vérifications expérimentales. Le déclic vient lorsqu'on remarque que ces séquences contiennent des fragments d'ADN de virus : les bactéries semblent conserver la trace de leurs agresseurs. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origineMojica & Rodriguez-Valera,(2016).
Plus tard, au Danemark, une équipe de Danisco étudie comment protéger les bactéries du yaourt contre les phages. En 2007, en séquençant des souches devenues résistantes, ils observent que de nouveaux fragments d'ADN ont été insérés précisément dans ces régions répétées. Leur article  démontre que ces séquences constituent un véritable système immunitaire adaptatif. L'appliqué venait ainsi étayer — et relancer — le fondamental.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Barrangou, & al. (2007)
On voit ici que la science n'avance pas en ligne droite ni par un seul esprit inspiré : des données perturbent les modèles existants ; on tente d'abord de les plier aux anciens cadres ; mais les faits résistent, et l'on finit par reconstruire un nouveau modèle explicatif. Les chercheurs ne procèdent pas autrement que les élèves lorsqu'ils apprennent.

Autoradiograph of an unpublished Sanger sequencing gel, dated August 21, 1992, where regularly spaced repeats were discovered in Haloferax mediterranei. Repeats are marked with side bars.Sequences of regularly spaced repeat regions. DNA stretches containing four regularly spaced repeats (highlighted in yellow) are shown as representative examples of the sequences originally reported in Haloferax mediterranei (A) [4], Escherichia coli (B) [5], and Mycobacterium bovis (C) [6]. Inner inverted repeats are underlined.JTS Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariserencourage à offrir aux élèves des données authentiques plutôt que leur faire apprendre des conclusions, les aider à interpréter des données réelles :  Mojica & Rodriguez‐Valera (2016) dans leur review présentent des données précieuses : un gels de séquencage (ici) et des séquences  (ici) qui permettront aux élèves de constater que les séquences CRISPR sont bien Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats des courtes séquences palindromiques répétées et groupées. 

Sur la base de ce cadre conceptuel, Doudna et Charpentier montrent qu'on peut "reprogrammer" cette machinerie pour couper n'importe quel ADN : CRISPR/Cas9 devient un outil d'édition génomique d'une précision inédite.
Cela a ouvert un immense champ de nouvelles possibilités pour la recherche fondamentale et permis les premières thérapies soignant des maladies génétiques comme la drépanocytose, certains déficits immunitaires ou des troubles métaboliques graves. Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ont reçu le prix Nobel de chimie en 2020 pour avoir mis au point cette méthode d'édition du génome.


5. D'un peptide de lézard venimeux à un médicaments contre le diabète et l'obésité

Le GLP-1 est une hormone intestinale humaine. Dans les années 1980, Svetlana Mojsov montre qu'elle stimule la sécrétion d'insuline. Daniel Drucker et d'autres poursuivent ces travaux et découvrent en 1996 qu'elle réduit aussi la prise alimentaire. Le mécanisme est prometteur, mais inutilisable tel quel : le GLP-1 est dégradé en quelques minutes dans l'organisme. Les chercheurs se tournent alors vers son récepteur : peut-on l'activer avec une molécule plus stable ?

Close up of a black and orange lizard standing on a rock with its forked tongue sticking out.C'est là qu'intervient l'importance inattendue d'un reptile : le monstre de Gila (ci-contre Credit: Getty Source  Marshall, (2025)
). En 1992, une équipe identifie dans son venin un peptide, l'exendine-4, très proche du GLP-1. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Eng, & al.(1992) ici

Drucker teste alors s'il peut activer le récepteur du GLP-1 (c'est à dire agir comme agoniste) tout en étant plus résistant à la dégradation. C'est le cas : il conduira ensuite l'essai clinique de phase III du premier médicament issu de cette approche, l'exénatide, efficace contre le diabète de type 2 et induisant aussi une perte de poids.

Les traitements modernes du diabète et de l'obésité, comme Ozempic, reposent sur un ensemble de recherches fondamentales et appliquées. Parmi elles, l'étude du venin du monstre de Gila — une curiosité qui n'aurait sans doute pas été jugée cruciale — a fourni une pièce essentielle pour comprendre comment agir durablement sur la voie du GLP-1. (Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origineReardon (2024) 

6. Des Petunias décolorés à l'interférence par ARN

petuniasIci aussi tout part d'une recherche fondamentale qui ne semblait mener nulle part. En 1990, Richard Jorgensen tente simplement de rendre des pétunias violets encore plus intenses en ajoutant une seconde copie du gène du pigment. Résultat inattendu : les fleurs deviennent… irrégulièrement blanches. Ci-contre des recherches sur les pétunias ont contribué à comprendre le mécanisme de l'ARN interférant  Source Wikipedia [img]  Une anomalie sans explication "The mechanism responsible is unclear" , mais suffisamment intrigante pour lancer une série d'études. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine[…] JNapoli, & Jorgensen, R. (1990 )

En examinant ce phénomène paradoxal, plusieurs équipes montrent qu'il peut être reproduit en introduisant de petits fragments d'ARN dans les cellules. Puis, en 1998, Andrew Fire et Craig Mello élucident enfin le mécanisme : de courts ARN double-brins déclenchent la dégradation de l'ARN messager correspondant. Sans ARN messager, la cellule ne peut plus produire la protéine visée. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  Fire, […] & Mello (1998) ici Fire et Mello recevront le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2006
Ce processus, baptisé interférence par ARN (RNAi), devient rapidement un outil essentiel pour comprendre l'expression des gènes.
Il complète le trop classique schéma ADN-> ARN-> protéine qui occupe encore une place centrale dans no cours. Faut-il compléter - pour dépasser ce modèle trop rigide et déterministe, ou au contraire s'abstenir pour éviter  que ce soit "trop compliqué pour les élèves. Probablement plutôt prévoir une prgression.  Chevallard (1991) prédirait qu'il restera longtemps dans les savoirs en classe : il sera présenté comme définitif, il est facilement traduit en exercices et aisé à évaluer. Cf. la transposition didactique en génétique ici

cf. le RNAi , le "dogme" et l'éducation dans JTS  cf ici

Sur le plan médical ouvre la voie à une nouvelle classe de traitements capables "d'éteindre" sélectivement un gène. Exemple : Fitusiran contre l'hémophilie (Pasi, et al., 2017) ici).

cf aussi JTS Le cheminement d'une découverte... le flair et le hasard ?

7. De la datation des météorites à la lutte contre le plomb dans les carburants

Black and white photograph of Clair Patterson using distillation equipment in a lab.Dans les années 1950, le géochimiste Clair Patterson cherche à dater les roches en utilisant les isotopes du plomb issus de la désintégration de l'uranium et du thorium. Son objectif est strictement fondamental : déterminer l'âge de la Terre. Mais il se heurte immédiatement à un obstacle méthodologique majeur : toutes ses mesures sont contaminées par du plomb présent partout dans l'environnement. Pour contourner ce problème, il construit l'un des tout premiers "laboratoires propres", entièrement filtré.

Grâce à cette rigueur expérimentale, Patterson parvient à mesurer avec précision l'âge du météorite Canyon Diablo — 4,55 milliards d'années — ce qui fixe par extension l'âge de la Terre. Une énigme fondamentale est résolue. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici
Mais cette même démarche l'amène à une autre question : d'où vient tout ce plomb qui fausse les analyses ? Avec le géochimiste Mitsunobu Tatsumoto, il montre en 1963 que la pollution au plomb a atteint les régions les plus isolées des océans, et qu'elle est récente à l'échelle historique. Les données pointent toutes vers la même source : l'essence au plomb. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origineici

Malgré l'opposition farouche de l'industrie, leurs résultats finiront par s'imposer et contribueront aux interdictions progressives de l'essence au plomb. On estime aujourd'hui que ces mesures ont évité plus d'un million de décès et des coûts sociétaux colossaux.
C'est un exemple particulièrement clair d'une recherche visant à résoudre un problème fondamental — dater la Terre — débouche, par nécessité méthodologique, sur l'identification d'une pollution mondiale et sur l'une des plus grandes mesures de santé publique du XXᵉ siècle.

Références

  • Barrangou, R., Fremaux, C., Deveau, H., Richards, M., Boyaval, P., Moineau, S., Romero, D. A., & Horvath, P. (2007). CRISPR Provides Acquired Resistance Against Viruses in Prokaryotes. Science, 315(5819), 1709‑1712. https:// doi.org/10.1126/science.1138140
  • Castree, N. (2019). An alternative to civil disobedience for concerned scientists. Nature Ecology & Evolution, 3(11), 1499‑1499. https:// doi.org/10.1038/s41559-019-1023-
  • Chevallard, Y. (1991). La transposition didactique. Du savoir savant au savoir enseigné (2e éd. revue et augmentée, 1985 lre). La Pensée sauvage.
  • Degli Agosti, Robert; LENK, Rudolf; Greppin, Hubert. Examen d'une plantule par la R.M.N. In: Saussurea, 1989, vol. 20, p. 89–95. ici
  • Eng, J., Kleinman, W. A., Singh, L., Singh, G., & Raufman, J. P. (1992). Isolation and characterization of exendin-4, an exendin-3 analogue, from Heloderma suspectum venom. Further evidence for an exendin receptor on dispersed acini from guinea pig pancreas. Journal of Biological Chemistry, 267(11), 7402‑7405. https:// doi.org/10.1016/S0021-9258(18)42531-8
  • Fire, A., Xu, S., Montgomery, M. K., Kostas, S. A., Driver, S. E., & Mello, C. C. (1998). Potent and specific genetic interference by double-stranded RNA in Caenorhabditis elegans. Nature, 391(6669), 806‑811. https:// doi.org/10.1038/35888
  • Freeze, H., & Brock, T. D. (1970). Thermostable Aldolase from Thermus aquaticus. Journal of Bacteriology, 101(2), 541‑550. https:// doi.org/10.1128/jb.101.2.541-550.1970
  • Gardner, C. J., Thierry, A., Rowlandson, W., & Steinberger, J. K. (2021). From Publications to Public Actions : The Role of Universities in Facilitating Academic Advocacy and Activism in the Climate and Ecological Emergency. Frontiers in Sustainability, 2, 679019. https:// doi.org/10.3389/frsus.2021.679019
  • Lehmann, Otto, Über fliessende Krystalle, Zeitschrift für Physikalische Chemie 4: 462–472 (1889) https:// doi.org/10.1515/zpch-1889-0434
  • Lombard, F., & Weiss, L. (2018). Can Didactic Transposition and Popularization Explain Transformations of Genetic Knowledge from Research to Classroom? Science & Education. https://doi.org/10.1007/s11191-018-9977-8
  • Marshall, M. (2025). 7 basic science discoveries that changed the world. Nature, 646(8087), 1040‑1043. https:// doi.org/10.1038/d41586-025-03474-x
  • Mojica, F. J. M., & Rodriguez‐Valera, F. (2016). The discovery of CRISPR in archaea and bacteria. The FEBS Journal, 283(17), 3162‑3169. https:// doi.org/10.1111/febs.13766
  • Napoli, C., Lemieux, C., & Jorgensen, R. (1990). Introduction of a chimeric chalcone synthase gene into petunia results in reversible co-suppression of homologous genes in trans. The plant cell, 2(4), 279‑289. https:// www.jstor.org/stable/3869076 pdf ici
  • Pasi, K. J., Rangarajan, S., Georgiev, P., Mant, T., Creagh, M. D., Lissitchkov, T., Bevan, D., Austin, S., Hay, C. R., Hegemann, I., Kazmi, R., Chowdary, P., Gercheva-Kyuchukova, L., Mamonov, V., Timofeeva, M., Soh, C.-H., Garg, P., Vaishnaw, A., Akinc, A., … Ragni, M. V. (2017). Targeting of Antithrombin in Hemophilia A or B with RNAi Therapy. New England Journal of Medicine, 377(9), 819‑828. https:// doi.org/10.1056/NEJMoa1616569
  • Reardon, S. (2024). How 'miracle' weight-loss drugs will change the world. Nature, 635(8037), 22‑24. https:// doi.org/10.1038/d41586-024-03589-7
  • Reinitzer,Beiträge zur Kenntniss des Cholesterins, >Monatshefte für Chemie 9: 421–441 (1888). ici
  • Smith, K. (2012). Brain imaging : fMRI 2.0. Nature, 484(7392), 24‑26. https:// doi.org/10.1038/484024a
  • Tatsumoto, M., & Patterson, C. C. (1963). Concentrations of Common Lead in Some Atlantic and Mediterranean Waters and in Snow. Nature, 199(4891), 350‑352. https:// doi.org/10.1038/199350a0
-- 28XI25 Ajouté une référence sur ce que la recherche génère 

"Coévolution génitale chez les vertébrés et la femelle négligée" : La complexité des voies génitales femelles de certaines espèces et le contrôle de la fécondation


Vous avez sans doute entendu parler de l'extraordinaire pénis du Colvert...  La Pr Brennan pose alors la question : « Mais pourquoi personne n'a étudié le vagin ? »

Le 25 septembre dernier, le Bioscope, le programme SSI de l'UniGE et la Fondation Convergences ont accueilli la Professeure Patricia Brennan (Mount Holyoke College, USA) pour une conférence intitulée « Vertebrate genital co-evolution and the overlooked female » (Coévolution génitale chez les vertébrés et la femelle négligée).

L'étude de l'évolution sexuelle remonte à Darwin, et la vulgarisation l'a souvent présentée sous l'angle d'une « guerre des sexes » Voir par . ex.  Futura-sciences.. Beaucoup ont déjà entendu parler de la surprenante longueur du pénis du canard colvert, parfois supérieure à 15 cm. Mais, comme le souligne avec humour la Dre Brennan :

https://www.pattybrennan.com/
Fig 1 : Illustrations Catherine Delphia Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans la vidéo d'origine :  ici

Pour les curieux et les curieuses qui n'auraient pas le temps de regarder la conférence, P. Brennan y montre que les voies génitales femelles du colvert sont spiralées en sens inverse du pénis, formant parfois de véritables impasses anatomiques dans lesquelles la femelle peut aiguiller le pénis. Ce mécanisme expliquerait pourquoi 30 à 40 % des copulations forcées ne conduisent qu'à 3 à 4 % des naissances

Mais, comme le souligne avec humour la Pr Brennan :

« Pourquoi ne s'est-on jamais demandé à quoi ressemble le vagin du colvert ? »
C'est autour de cette question que ses recherches se développent. Féministe et biologiste évolutionniste, Patricia Brennan étudie la coévolution des organes génitaux mâles et femelles chez les vertébrés. Elle met en évidence un déséquilibre frappant : l'anatomie et la fonction des organes mâles ont été abondamment décrites (voir par exemple : Eberhard, 1985), tandis que celles des femelles - et leur complexité complémentaire pourtant indissociables - sont longtemps restées ignorées. Ainsi, la robustesse du cloaque ou du vagin des espèces illustrées en fig. 2 n'avait jamais été étudiée.. 

Fig 2 Exemple de figure tirée de Eberhard, W. G., 1985, présentée par P. Brennan comme illustration d'une recherche où la femelle est passée sous silence.

Ses travaux révèlent une diversité morphologique insoupçonnée : chez les oiseaux, les chauves-souris, les dauphins, les requins, les raies ou encore les serpents, les organes génitaux présentent une grande variété d'adaptations. Pre. Brennan et son équipe explorent ainsi les mécanismes de compatibilité et de résistance entre sexes, témoignant d'une véritable coévolution fonctionnelle.

Chez les dauphins (Orbach, et al., 2017), le pénis est bloqué dans un repli du vagin et la femelle peut en se tournant un peu  de coté orienter la "pointe chercheuse" du pénis  vers le petit orifice par où la fécondation devient possible. À la question : « Pourquoi continue-t-elle à se laisser faire ? », la Pr Brennan répond : les femelles qui ne se sont pas reproduites n'ont pas transmis leurs gènes ; et l'activation des centres de la récompense suggère que le plaisir peut, de façon complexe, accompagner cette réponse physiologique.

Au-delà de la curiosité anatomique, ces recherches posent des questions fondamentales sur la diversité du vivant, sur les pressions sélectives propres aux interactions sexuelles et sur les biais historiques de la recherche biologique. Elles rappellent aussi à quel point notre regard scientifique reste façonné par ce que nos sociétés choisissent de rendre visible… ou de laisser dans l'ombre.



Co-évolution génitale chez les vertébrés et la femelle négligée
Conférence enregistrée à la Maison de l'enfance et de l'adolescence qui héberge le Bioscope

UNIGE : Sciences, sexe et identité  Un programme scientifique et pédagogique pour la promotion de la santé sexuelle et de l'égalité de genre

Références:

  • Brennan, P. L. R., Clark, C. J., & Prum, R. O. (2009). Explosive eversion and functional morphology of the duck penis supports sexual conflict in waterfowl genitalia. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 277(1686), 1309–1314. https://doi.org/10.1098/rspb.2009.2139
  • Brennan, P. L. R., & Prum, R. O. (2015). Mechanisms and Evidence of Genital Coevolution: The Roles of Natural Selection, Mate Choice, and Sexual Conflict. Cold Spring Harbor Perspectives in Biology, 7(7), a017749. https://doi.org/10.1101/cshperspect.a017749
  • Eberhard, W. G. (1985). Sexual selection and animal genitalia. Harvard University Press.
  • Orbach, D. N., Marshall, C. D., Mesnick, S. L., & Würsig, B. (2017). Patterns of cetacean vaginal folds yield insights into functionality. PLOS ONE, 12(3), e0175037. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0175037

Adieu, Omicron, bonjour "Frankenstein" // "Philomène et la phylogénétique",// CERN Offres éducatives // Lemanscope //

Alors que la tempête déferle sur nos régions, vous êtes nombreux à préparer la rentée lundi…

JTS vous propose quelques ressources pour votre curiosité, pour répondre aux questions des élèves, pour documenter vos cours.
Le dernier variant du Covid surnommé "Frankenstein" parce qu'il intègre des fragments de deux anciens variants; Un dessin animé pour aider à enseigner la classification- sujet souvent difficile à comprendre et pourtant dans les programmes des plus jeunes "Philomène et la phylogénétique"; Les offres du CERN pour vos élèves - qui n'oublie pas les filles, sur les thèmes autrefois perçus comme "plutôt pour les garçons" robotique, de l'électronique et de la réalité augmentée, ainsi que Femmes et filles de science et technologie et bien plus; Les résultat du projet  Lemanscope, où chacun a pu mesurer la transparence et la couleur du Léman pour comprendre les variations saisonnières de la qualité de l'eau sur l'ensemble du lac, dans le cadre d'un projet de science participative:

  • Adieu, Omicron, bonjour "Frankenstein": un nouveau variant du Covid
  • "Philomène et la phylogénétique", un dessin animé pour enseigner la classification du vivant
  • Offres éducatives du CERN à destination des enseignant·e·s et des élèves
  • Le projet Lemanscope : premiers résultats d'un succès !

Et bonne rentrée !


Un variant du covid, la momification, le yoga du visage et décoder le langage animal

Adieu, Omicron, bonjour "Frankenstein": un nouveau variant du Covid

Le point sur le nouveau variant du COVID

Le variant XFG du Covid, surnommé Frankenstein, se propage plus qu'Omicron mais n'est pas plus dangereux. Les vaccins actuels restent efficaces. La vaccination est recommandée pour les plus de 65 ans et les personnes vulnérables. Le Covid pourrait devenir une maladie respiratoire saisonnière, comme la grippe.

Stéphane Délétroz reçoit Alessandro Diana, infectiologue et expert pour la plateforme Infovac. CQFD du 1 octobre à la RTS

Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Références


"Philomène et la phylogénétique", un dessin animé pour enseigner la classification du vivant


Comment expliquer aux enfants que le crocodile est plus proche de la poule que du lézard? La RTS propose un nouveau dessin animé éducatif, "Philomène et la phylogénétique", pour aborder la classification scientifique moderne, en collaboration avec les enseignantes et enseignants.

La RTS enrichit son offre éducative avec le lancement de "Philomène et la phylogénétique", deuxième épisode d'une série de dessins animés conçue spécifiquement pour l'école primaire.

Ce nouveau format, disponible sur RTS Education et Play RTS, s'attaque à l'un des défis pédagogiques les plus délicats: enseigner la classification moderne du vivant.
Un défi pédagogique moderne

"La classification phylogénétique du vivant est un sujet toujours assez délicat à aborder dans les classes", explique l'équipe de production. "La science évolue et ce que les enfants apprennent n'est plus forcément ce que les parents ont appris... ni même les enseignants."

Cette évolution scientifique crée un décalage générationnel dans la compréhension du monde vivant. Là où les anciens manuels parlaient de "reptiles" ou d'animaux "à sang froid", la phylogénétique moderne révèle les véritables liens de parenté entre espèces, parfois contre-intuitifs.
Une approche ludique et rigoureuse

L'épisode met en scène Philomène, étudiante en biologie "fofolle et agitée", qui aide deux enfants, Gaspard et Louise, à ranger leurs jouets selon les principes de la classification scientifique moderne. Au fil de l'histoire, les personnages découvrent pourquoi classer les animaux selon qu'ils "se mangent ou ne se mangent pas" est arbitraire, et comment la science permet un classement objectif.

Le scénario, signé Christine Wirz, transforme une leçon complexe en aventure domestique. Les enfants apprennent ainsi que tous les animaux partagent des "attributs communs" - des yeux et une bouche - et découvrent les différences entre squelettes internes et externes, poils de mammifères et "faux poils" d'insectes.
Une collaboration école-médias renforcée

Ce projet s'inscrit dans une démarche collaborative entre la RTS et le Département de l'instruction publique (DIP) de Genève. Sandrine Schütt Biolluz, coordinatrice de discipline sciences et nature à l'école primaire genevoise, a supervisé scientifiquement le projet.

"Avec ce dessin animé, c'est une vraie aide qui est proposée aux enseignants et aux enfants pour mieux aborder cette question", souligne l'équipe de production dirigée par Tania Chytil.

"Philomène et la phylogénétique" fait suite à "L'histoire de l'électricité", premier épisode de cette série éducative. Ce dernier, écrit par Christine Pompéi sous la supervision de Sandrine Schütt Biolluz et Christian Collongo (DIP), a ouvert la voie à cette nouvelle approche pédagogique.

La série témoigne de la volonté de la RTS de "collaborer avec le milieu de l'éducation et de répondre au mieux à leurs besoins", que ce soit pour les sciences, l'éducation aux médias ou la citoyenneté.

Tania Chytil  sur la Rts.ch


Offres éducatives à destination des enseignant·e·s et des élèves


Automne 2025 | 17.10.2025  Retrouvez toutes les offres sur https://voisins.cern/fr/schools

Inscrivez votre classe 
Codez la science - Ateliers scolaires

Vendredi 14 novembre 2025 /09:00 - 10:30 / 10:30 - 12:00 / 13:30 - 15:00 / 15:00 - 16:30 Au Portail de la science du CERN  en Français À partir de 8 ans 

Inscriptions : indico.cern.ch/e/codez-la-science


Êtes-vous enseignant.e en sciences et technologies ? Inscrivez votre classe pour un atelier de 1h30 au Portail de la science du CERN.
Petit.e.s et grand.e.s sont invité.e.s à découvrir le monde fascinant de la robotique, de l'électronique et de la réalité augmentée ! Encadrés par des passionné.e.s, ces ateliers ludiques et interactifs vous permettront de créer, expérimenter et apprendre en vous amusant.
Le CERN Micro Club et l'association Informasciences organisent des ateliers d'initiation à la programmation pour les jeunes. Cette année le thème est l'intelligence synthétique.
A vos agendas 

Femmes et filles de science et technologie

Semaine du 2 au 6 février 2026 Dans vos classes /  Français ou anglais À partir de 7 ans 

Inscriptions dès le 10 novembre, plus d'information sur cern.ch/femmesdescience


Le 11 février est la Journée internationale des femmes et des filles de science. À cette occasion, pendant une semaine, la Faculté des sciences de l'UNIGE, l'EPFL, le LAPP, le LAPTh et le CERN proposent aux établissements scolaires la venue de femmes scientifiques ou ingénieures pour parler de leurs métiers aux élèves (en classes mixtes).
Elles sont invitées à raconter leur parcours, dévoiler quelques mystères de la science et à mener quelques petites expériences si elles le souhaitent. L'idée est de faire évoluer la perception des classes envers les métiers scientifiques et d'ingénierie, en présentant des modèles féminins. Et qui sait, peut-être de susciter des envies de carrière, en particulier chez les filles. 

Les activités qui pourraient intéresser vos élèves 

Futur en tous genres 

Jeudi 13 novembre 2025 / 09:00 - 12:15 /  14:00 - 17:15 Au campus du Portail de la science du CERN  en Français
Enfants scolarisés dans :

  • Le canton de Genève en 9e, ou
  • Le canton de Vaud de 7H à 9H, ou
  • Le canton du Valais en 8H.

Inscriptions : indico.cern.ch/e/futur-en-tous-genres

Le temps d'une demi-journée, les enfants sont invités à découvrir le CERN et les différents domaines professionnels qu'on y trouve, afin de réfléchir à leurs choix de carrière et à leurs perspectives de vie sans a priori ou idée préconçue.

Au programme : Un atelier dans un labo du Portail de la science, une visite guidée du 1er accélérateur de particules du CERN et de la salle de contrôle du détecteur de particule ATLAS ! Plusieurs personnes présenteront leur métier au CERN et pourront répondre aux questions des élèves. Retrouvez le programme complet ici.
Autres activités disponibles

Invitez un chercheur ou une chercheuse du CERN à donner une conférence sur son métier directement dans votre classe !

Le CERN offre aux enseignant·e·s et à leurs élèves la possibilité de participer à des ateliers de labo, assister à des spectacles scientifiques, visiter des expositions interactives, voir des films et faire des visites guidées.

Retrouvez également les conditions de participation, les procédures d'inscription et toutes les informations pratiques de nos autres activités pour les scolaires sur https://voisins.cern/fr/offers.

Événements publics

Les informations sur les événements à venir seront disponibles sur https://visit.cern/fr/events au fur et à mesure de l'ouverture des inscriptions.

Vous recevez ce courriel car vous avez demandé à être ajouté à la liste de diffusion des offres éducatives à destination des écoles locales du CERN.



Le projet Lemanscope : premiers résultats d'un succès !

Aidez-nous à mesurer la transparence et la couleur du Léman pour comprendre les variations saisonnières de la qualité de l'eau sur l'ensemble du lac, dans le cadre d'un projet de science participative de l'EPFL en collaboration avec l'Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL), l'UNIL et l'EAWAG.

Nous avons réuni déjà plus de 500 bénévoles ayant accès à une embarcation sur le Léman pour effectuer des mesures de mai 2024 à octobre 2025, à travers l'utilisation d'un disque de Secchi ou l'application EyeOnWater – couleur.

Chaque mesure compte et contribuera à collecter les données nécessaires pour permettre aux scientifiques de mieux comprendre le complexe écosystème du Léman. Il n'y a donc pas de contraintes sur le nombre, le lieu ou la fréquence de mesures. Que vous soyez sur le Léman à titre professionnel ou de loisirs, votre contribution est significative.

En participant à cette étude, vous jouerez un rôle essentiel dans l'évaluation de la santé du Léman et permettrez aux scientifiques d'identifier d'éventuels problèmes et d'orienter les actions de préservation.

Grâce aux participants à ce projet , plus de 3'400 mesures ont été saisies dans l'application Eye on Water depuis le début du projet. Elles ont notamment permis de mettre en évidence la difficulté du satellite à estimer précisément la transparence lorsque celle-ci dépasse 10 mètres.
Avec l'arrivée de l'automne, le Léman se rafraîchit et le plancton se fait plus rare ce qui engendre une augmentation de la transparence de l'eau, il est donc très intéressant d'aller sur l'eau pour faire des mesures. L'étude Lémanscope prendra en compte les données saisies jusqu'au 31 octobre. Toutefois, nous vous invitons à continuer à prendre des mesures durant l'hiver, où la transparence peut dépasser les 15 mètres. Ces données permettront d'assurer un suivi sur le long terme.
D'ici là, vous pouvez vous inscrire (https://asleman.org/webinaires/) à la prochaine visio-conférence :
  • le lundi 15 décembre de 19h à 20h. Plastiques dans le Léman, overdose ? avec Alexis Pochelon, responsable de projet à l'association pour la sauvegarde du Léman.

 Alexis Pochelon Responsable de projet +41 22 736 86 20  www.lemanscope.org Rue des Cordiers 2, CH-1207 Genève


Voir une personne malade, même virtuellement, mobilise déjà cellules et molécules de notre système immunitaire.


Une autre ligne de défense contre les pathogènes : une réaction neuro-immune,
à la fois comportementale et cellulaire s'active dès qu'une limite entre soi et autrui malade est franchie.

Qui n'a pas pu se retenir de se gratter après avoir vu une personne qui semblait couvert de puces ?
Qui s'est senti malade d'avoir vu une personne qui tousse, se mouche, 
Alors que certains voient le corps et l'esprit comme des entités distinctes (on parle de dualisme) - et qualifient certaines maladies de "seulement psychologiques" et opposé aux effets physiologiques exemple
D'autres
(monistes) voient l'esprit comme l'effet des fonctionnements de l'organisme, notamment du cerveau.
Cette recherche montre bien que le fonctinnement effectif de l'organisme dépasse la frontière entre l'esprit qui voit virtuellement une personne malade et le corps ( les cellules et molécules du système immunitaire).

Ce peut-être une intéressante entrée en matière pour le système nerveux ou immunitaire.
JTS propose aussi des pistes pour approfondir avec des élèves intéressés ou pour des TM cf. tout en bas.

JTS vous propose le communiqué de presse de l'UNIGE, une analyse de l'abstract et une figure de la publicationJump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser pour donner envie d'approfondir dans l'article d'origine :  Trabanelli, …& Serino, 2025)ici
Puis l'interview d'une chercheuse de l'étude dans CQFD, puis les "bulles"  dans les interactions sociales de E.T. Hall qui semblent correspondre à la PPS, et plus bas des pistes pour aller plus loin en classe

Des scientifiques du CHUV et de l'UNIGE démontrent qu'il est possible d'activer le système immunitaire par le biais de la réalité virtuelle.

La simple exposition à un avatar malade dans un environnement de réalité virtuelle suffit à déclencher une réponse immunitaire mesurable chez l'humain. C'est ce que démontre une équipe multidisciplinaire de recherche du CHUV et de l'Université de Genève (UNIGE). Ces résultats, publiés dans Nature Neuroscience, ouvrent des pistes prometteuses pour mieux comprendre l'influence du cerveau sur la défense immunitaire, offrant de nouvelles perspectives pour la recherche sur les effets placebo, les troubles psychosomatiques ou encore la modulation de la réponse immunitaire.
La simple perception visuelle d'un avatar malade sur un écran suffit à déclencher une réponse immunitaire mesurable chez l'humain. © CHUV
Confronté sur un écran à une menace d'infection purement virtuelle, le cerveau de l'individu sain déclenche une réponse immunitaire similaire à celle d'une personne réellement infectée.
La recherche montre que la simple exposition à un avatar malade dans un environnement de réalité virtuelle suffit à déclencher une réponse immunitaire mesurable chez l'humain.

Cette recherche, menée par la Dre Sara Trabanelli (UNIGE) et le Dr Michel Akselrod (CHUV-UNIL), a été publiée dans Nature Neuroscience. Elle révèle un dialogue jusqu'ici inconnu entre cerveau et système immunitaire: une réponse défensive initiée non pas par un pathogène réel, mais par la seule anticipation cérébrale d'une menace infectieuse.

Une nouvelle voie de communication cerveau-immunité

Ainsi, il est possible de stimuler le cerveau de manière virtuelle pour qu'il envoie des signaux au système immunitaire et lui demande de se mobiliser pour se défendre face à un agent pathogène.
Différentes expériences ont été menées par le CHUV et l'UNIGE sur environ 250 participant-e-s. Ces dernier-e-s ont été confronté-e-s en réalité virtuelle à des avatars humains, dont certains présentaient des signes visuels d'infection, d'autres avaient un visage neutre ou effrayé. Durant 15 minutes, le sujet a observé sur un écran un visage d'une personne qui s'approche et présente les signes d'une infection classique comme la varicelle, par exemple. Sa réaction a été monitoré par plusieurs biais dont l'électroencéphalogramme, l'IRM et l'analyse sanguine. Résultat: l'approche d'un avatar infecté dans la réalité virtuelle suffit à activer des régions cérébrales liées à la détection de menace et à la régulation de l'immunité. Plus étonnant encore: des marqueurs immunitaires typiques d'une réponse à une infection réelle étaient bel et bien présents dans le sang des participant-e-s.

Le cerveau anticipe le danger infectieux

Pour comparer cette réponse à celle d'une véritable activation immunitaire, un autre groupe de participant-e-s a reçu un vaccin. Les réponses immunitaires observées dans les deux cas — exposition virtuelle ou vaccination — ont montré des similitudes étonnantes. Il ressort par exemple, en comparant un sujet vacciné contre la grippe et un sujet exposé à la réalité virtuelle, que plusieurs biomarqueurs de la réponse immunitaire mesurables dans le sang sont comparables dans l'infection réelle et virtuelle.
Cette étude révèle donc une capacité du cerveau à anticiper un danger infectieux et à engager l'organisme dans une réponse défensive, avant même qu'un agent pathogène réel n'intervienne. Elle ouvre la voie à une compréhension renouvelée des interactions entre le système nerveux central et le système immunitaire.

Pistes thérapeutiques prometteuses

Ces découvertes ouvrent des pistes prometteuses pour mieux comprendre l'influence du cerveau sur la défense immunitaire, offrant de nouvelles perspectives pour la recherche sur les effets placebo, les troubles psychosomatiques ou encore la modulation de la réponse immunitaire. À terme, la réalité virtuelle pourrait même devenir un outil thérapeutique pour renforcer ou inhiber certaines réponses immunitaires, soutenir l'efficacité des vaccins ou aider à désensibiliser les personnes allergiques
Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  Trabanelli, …& Serino, 2025)ici

Abstract

Once contact with a pathogen has occurred, it might be too late for the immune system to react. Here, we asked whether anticipatory neural responses might sense potential infections and signal to the immune system, priming it for a response. We show that potential contact with approaching infectious avatars, entering the peripersonal space in virtual reality, are anticipated by multisensory–motor areas and activate the salience network, as measured with psychophysics, electroencephalography and functional magnetic resonance imaging. This proactive neural anticipation instigates changes in both the frequency and activation of innate lymphoid cells, mirroring responses seen in actual infections. Alterations in connectivity patterns between infection-sensing brain regions and the hypothalamus, along with modulation of neural mediators, connect these effects to the hypothalamic–pituitary–adrenal axis. Neural network modeling recapitulates this neuro–immune cross-talk. These findings suggest an integrated neuro–immune reaction in humans toward infection threats, not solely following physical contact but already after breaching the functional boundary of body–environment interaction represented by the peripersonal space.

L'abstract décortiqué et traduit

La rationale : en quelques mots pourquoi il est important de faire cette recherche
Quand le contact avec un agent pathogène est établi, il est parfois trop tard pour que le système immunitaire réagisse efficacement.

La question qu'ils examinent
Les chercheurs ont donc étudié si le cerveau pouvait anticiper une menace d'infection et préparer l'organisme à se défendre.

Les méthodes utilisées pour y répondre
En utilisant la réalité virtuelle, ils ont examiné - par des mesures, électroencéphalographiques et d'IRM fonctionnelle - si l'approche d'« avatars infectieux » dans l'espace proche du corps (espace péripersonnel) active des zones cérébrales impliquées dans l'attention et l'alerte (le salience network).

Les résultats en résumé
Cette activation entraîne des changements mesurables dans les cellules immunitaires, comparables à ceux observés lors d'infections réelles. L'analyse des mesures indique aussi une communication directe entre ces régions cérébrales et l'hypothalamus, via l'axe hypothalamus hypophyse surrénales, qui module la réponse immunitaire.

L'interprétation et les implications
Ces résultats suggèrent l'existence d'une réaction intégrée neuro–immune chez l'humain face aux menaces infectieuses, déclenchée non pas uniquement après le contact physique, mais dès la transgression de la frontière fonctionnelle entre le corps et l'environnement représentée par l'espace péripersonnel. 

En clair, le cerveau ne réagit pas seulement après une infection, mais peut enclencher une réponse immunitaire dès la perception d'une menace potentielle dans l'espace environnant du corps

Pathogens represent special forms of threats that must be detected and avoided. Through evolution, social species developed a series of behavioral responses, such as social distancing, aimed at preventing contacts and thus infections that have been termed the 'behavioral immune system'. In primates, a mechanism that might be functional to predict contact with potential harm has been described within a network of fronto–parietal neurons, which integrate tactile stimuli on the body with external sensory information close to the body, that is, the peripersonal space (PPS) system

Les réponses comportementales et physiologiques aux pathogènes sont-elles vraiment distinctes ?

Selon les auteurs (traduite et original ci-contre)
Les agents pathogènes représentent des menaces particulières qu'il faut détecter et éviter. Au cours de l'évolution, les espèces sociales ont développé toute une série de réponses comportementales — comme la mise à distance sociale — pour limiter les contacts et réduire ainsi le risque d'infection. Ce dispositif est parfois appelé le « système immunitaire comportemental ».

Chez les primates, un mécanisme permettant d'anticiper un contact potentiellement nocif a été identifié dans un réseau de neurones fronto–pariétaux. Ce système intègre les stimulations tactiles perçues sur le corps avec les informations sensorielles venant de l'environnement immédiat, autrement dit dans l'espace péripersonnel (PPS). Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Comment étaient crées ces avatars "infectieux" et pourquoi des avatars ?

"Pour étudier les réactions face à une menace d'infection, les chercheurs ont créé des avatars virtuels présentant des signes visibles de maladie, et les ont comparés à deux conditions de contrôle : des avatars neutres et des avatars « effrayants » mais non infectieux (un stimulus menaçant et émotionnellement marquant, mais non pathogène ; ). Les résultats, basés sur des évaluations explicites, une échelle de distance d'assise et un test d'association implicite, montrent que les avatars « infectieux » étaient perçus comme malades et contagieux, et suscitaient des réactions d'évitement implicite plus marquées que les autres.

Pourquoi un avatar et non un acteur ( patient simulé) ?
L'article ne le dit pas mais JTS suppose que les avatars sont plus standardisés (mêmes visages, même mouvements) et ne peuvent manifestement pas transmettre de réels pathogènes ni d'autres indices (olfactifs, ?) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Remerciements

Dre Sara Trabanelli pour sa relecture et validation de ce texte

Quand la réalité virtuelle stimule notre système immunitaire

 La RTS présente cette recherche ainsi "Et si un simple casque de réalité virtuelle suffisait à activer nos défenses immunitaires? […] des chercheurs ont montré que voir un personnage "malade" de trop près à travers la VR déclenche une réponse immunitaire comparable à celle dʹun vaccin.
Ces travaux, (Trabanelli, …& Serino, 2025)ici publiés dans la revue Nature Neuroscience, ouvrent de nouvelles pistes pour les allergies et la vaccination.

Les distances interpersonnelles : des bulles en fonction de la situation sociale 

L'étendue du peripersonal space (PPS) discuté dans la recherche de Trabanelli & al. (2025) (~90 cm) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser  ici  évoque la zone intime des distances sociales de E.T. Hall (1971): il découpe l'espace autour de soi en 4 "bulles" correspondant à chaque type d'interaction interpersonnelle ou sociale : distance intime, distance personnelle, distance sociale, distance publique (intranet.pdf).  

Hall décompose l'espace autour de soi en 4 zones en fonction de l'interaction.


D'autres recherches mesurant les effets du mental sur la santé

Une chirurgie avec trépanation : le placebo a ~autant d'effet que la chirurgie effective ( et les deux additionnés encore plus !)
D'autres liens collectés sur ce thème ici



Références:

  • Hall, E. T. (1971). La dimension cachée. Seuil. (intranet.pdf)
  • Trabanelli, S., Akselrod, M., Fellrath, J., Vanoni, G., Bertoni, T., Serino, S., Papadopoulou, G., Born, M., Girondini, M., Ercolano, G., Ellena, G., Cornu, A., Mastria, G., Gallart-Ayala, H., Ivanisevic, J., Grivaz, P., Paladino, M. P., Jandus, C., & Serino, A. (2025). Neural anticipation of virtual infection triggers an immune response. Nature Neuroscience, 1–10. https://doi.org/10.1038/s41593-025-02008-y
  • Pierson, M.-L. (2005). L'Image de Soi, mode d'emploi. Eyrolles.



Le CERN lance sa nouvelle saison culturelle, Génération Higgs, avec Cédric Klapisch

Le CERN lance sa nouvelle saison culturelle, Génération Higgs, avec Cédric Klapisch

Avec Génération Higgs, le CERN rend hommage aux jeunes esprits qui façonnent déjà le paysage scientifique d'aujourd'hui.

Programme de la saison culturelle du CERN 2025-2026

La nouvelle saison culturelle du CERN, intitulée Génération Higgs, est consacrée à la jeunesse, moteur de curiosité, de créativité et d'innovation. Le nom de cette nouvelle saison fait poétiquement référence aux étudiants, doctorants, jeunes ingénieurs et chercheurs, dont les efforts pour percer les plus grands mystères de l'Univers sont source d'inspiration pour notre société.

À travers le cinéma, la musique, le théâtre, les spectacles scientifiques et les conférences publiques, cette nouvelle saison vise à rendre la science plus vivante et attrayante. Les collaborations avec le Théâtre Am Stram Gram et la Haute école de musique de Genève (HEM) sont le reflet des échanges entre le CERN et les institutions culturelles de la région. Plusieurs initiatives ont lieu hors du cadre du Portail de la science, rapprochant la science du public grâce à des événements organisés hors site, en collaboration avec le théâtre Château Rouge, à Annemasse, et le théâtre Le Bordeau, à Saint-Genis-Pouilly. Cette volonté de sensibiliser le public à la science vient renforcer une présence régionale plus large : le CERN sera l'invité d'honneur de l'édition 2025 de la Cité des Métiers – principal salon de l'emploi en Suisse – et participera à la Fête de la science dans le Pays de Gex et en Haute-Savoie.

« Les jeunes gens d'aujourd'hui grandissent dans un environnement où la découverte du boson de Higgs a été une étape majeure dans la compréhension du monde dans lequel nous vivons. Le Higgs, comme les jeunes, représente l'avenir de la physique des particules, car il occupe une place essentielle dans nos travaux de recherche, explique Dante Larini, curateur des événements publics du CERN. Avec cette nouvelle saison, nous voulons inviter les jeunes générations à s'approprier la physique, et la science en général : à l'exprimer, à la questionner, ainsi qu'à repenser la façon dont elle est transmise. »

La saison culturelle s'ouvrira le 25 septembre avec la projection du court métrage de Cédric Klapisch Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu'ils cherchent. Accompagné du co-réalisateur Jean-Luc Perréard, le célèbre réalisateur français, a suivi pendant près de trois ans la construction du Portail de la science, sous la houlette de l'architecte Renzo Piano et d'un groupe de scientifiques du monde entier, et s'est retrouvé entraîné dans une quête où la recherche des origines de l'Univers se confondait avec celle de ses propres origines....

Plus d'une dizaine d'autres événements suivront, dont la 14e édition de Partage ta science, qui invite le public à découvrir le talent d'élèves du secondaire de la région, la représentation de la pièce de théâtre Collision(s), qui propose un voyage introspectif et poétique révélateur des résonances entre la recherche scientifique et l'expérience humaine, ou encore la finale internationale de FameLab, le plus ancien et le plus important des concours de communication scientifique au monde, et bien d'autres encore.

Les représentants des médias sont chaleureusement invités à se joindre à nous pour le premier événement de la saison, la projection, le 25 septembre, du court métrage de Cédric Klapisch et de Jean-Luc Perréard Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu'ils cherchent, La projection aura lieu en français, en présence de Fabiola Gianotti, directrice générale du CERN, des réalisateurs Cédric Klapisch et Jean-Luc Perréard, de Renzo Piano, architecte du Portail de la science, et de John Elkann, Président de la Fondazione Agnelli.


Bioscope : les offres pour vos élèves


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Venez découvrir le rôle essentiel des graines, mémoires vivantes de la Terre ! Explorons ensemble pourquoi il est si important de préserver leur diversité, pour un avenir durable.

Le Bioscope s'associe avec le Collectif BiodiversCité, l'association ProSpecieRara, l'association Semences de Pays et Heidi News, pour vous offrir une soirée publique d'un nouveau format. Activités interactives et débat citoyen entre scientifiques, ados et adultes. Soirée organisée avec le soutien de la Fondation Dona Bertarelli Philantropy.

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Catalogue des activités et ressources pour les écoles offertes par l'UNIGE

Les offres de l'université pour les écoles

L'université ne se contente pas de produire les savoirs de recherche qui deviennent ce que nous enseignons, elle offre à nos élèves des opportunités de rencontrer la recherche qui se fait, des chercheuses et des chercheurs, de faire évoluer l'image qu'ont les élèves de celles et ceux qui font la recherche, de découvrir et s'émerveiller avec les ' scopes, d'accéder à  des savoirs issus de la recherche et des techniques inabordables en classe.  Et bien plus encore...
La plateforme des activités et ressources de l'UNIGE destinées aux écoles peut être consultée à l'adresse suivante:www.unige.ch/offres-ecoles 

N'hésitez pas à en parler également autour de vous !

JTS en a sélectionné quelques unes pour vous  :mais il y en a de nombreuses autres ... pour vous, pour vos élèves passionné-es, pour vos projets et des TM.



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Études interdisciplinaires du harcèlement entre pairs

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Microscope virtuel

Le site web de microscopie virtuelle de la Faculté de médecine permet d'observer des dizaines de coupes histologiques...
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Lifescope

Le Lifescope est le laboratoire de médiation scientifique du Scienscope dédié à la biologie. Il offre des ateliers...
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Jump-To-Science

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Chromosome Walk, au fil du génome humain

Exposition virtuelle spécialement conçue pour (re)découvrir de manière interactive et ludique l'ADN, les gènes,...
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Bioscope

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Journée du diabète – Au cœur de la recherche

Cette Journée portes ouvertes s'inscrit dans le cadre de la Journée mondiale du diabète. Chercheurs, chercheuses,...
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Microscopie à l'UNIGE

Activité organisée conjointement avec les enseignant-es et basée sur l'observation de coupes histologiques au...
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Formation continue – Histologie du corps humain

Mise à jour de ses connaissances en histologie du corps humain (et comparaison possible avec d'autres espèces...
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Athéna – Programme d'études anticipées

Ce programme s'adresse aux collégien-nes et gymnasien-nes en dernière ou avant-dernière année de leur cursus du...
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Visites personnalisées

Des chercheurs et chercheuses en sciences de la Terre et de l'environnement font visiter aux classes les laboratoires...
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Geneva Chemistry & Biochemistry Days 2026

Ces journées sont le reflet de la recherche d'aujourd'hui à la Section de chimie et biochimie. Au programme, les...
15 et 16 janvier 2026
Chimie / biochimie
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Ötzi, l'homme congelé du Néolithique

À partir de la découverte de la momie d'Ötzi datant du Néolithique, cette activité propose une enquête...
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Futur en tous genres

Organisée par l'UNIGE, dans le cadre de la journée nationale Futur en tous genres, cet événement permet aux enfants...
Jeudi 13 novembre 2025, sur inscription
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Observations du ciel et du Soleil

Découvrez le ciel par des observations astronomiques avec télescopes et caméras numériques. Activité d'une heure...
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Tour de l'Univers en 3D

Voyage virtuel et interactif en 3D à travers le Système solaire, la Galaxie et l'Univers profond, en compagnie...
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Physique / Astronomie
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Visites de l'Observatoire

Après une introduction présentant ce que sont un observatoire, la recherche en astronomie et les thèmes de recherche...
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Animation planétarium

Des animations au cœur d'un planétarium peuvent être organisées dans les établissements scolaires afin de partager...
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Conférences d'astronomie

Les astronomes de l'Observatoire de Sauverny à Versoix donnent régulièrement des conférences grand public....
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L'électricité, la mécanique, les changements d'état, la pression, les couleurs, la supraconductivité,...
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Soirées d'observation du ciel

Observation au télescope d'objets astronomiques intéressants, visibles à la date choisie, à l'Observatoire de...
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Le tableau périodique des éléments

Le Chimiscope propose des jeux interactifs et éducatifs autour du tableau périodique des éléments. Il s'agit d'une...
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Chimiscope

Comment conçoit-on de nouveaux médicaments ? Comment les piles peuvent-elles stocker de l'énergie électrique ?...
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François Lombard, chargé de projet Jump-To-Science

La rougeole : les mécanismes de son infectiosité, une biologie fascinante, et son retour une menace de santé publique

Les textes en noir sont de Roberto Cattaneo, ceux en Vert sont une traduction et synthèse par JTS aidé de l'IA

N.B: Dans les références des articles, le premier auteur est en général celui ou celle qui a fait les manips et le dernier celui ou celle qui dirige, pilote la stratégie, supervise et dirige le labo

Il a consacré sa carrière à comprendre la rougeole et nous en résume les grandes étapes...

Prof. Roberto Cattaneo, qui a fait ses études de biologie à l'UniGe (où JTS a eu l'honneur de le côtoyer), (PhD University of Heidelberg, Germany, postdoctoral studies at University of Zurich and Yale University) est maintenant chercheur à la fameuse Mayo Clinic aux USA. Il a passé toute sa carrière à étudier le virus de la Rougeole. C'est probablement un des meilleurs spécialistes mondiaux.  Il revient ici sur quelques étapes et nous explique les principaux mécanismes biologiques de ce virus fascinant- notamment son extrême infectiosité, sa capacité à échapper au système immunitaire et même à effacer la mémoire immunitaire (dévacciner en somme) et comment il peut rester des années dans le cerveau.
JTS présente ici ces étapes et les
travaux de son équipe qui les ont marquées...  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à ne pas nous croire, mais à se référer à ces articles ;-)  

 Cet exemple illustre la différence entre la recherche fondamentale, en biologie, qui cherche avant tout à comprendre les mécanismes du vivant, et la recherche clinique, en médecine, qui mobilise ces connaissances pour développer des traitements ou affiner des diagnostics. Si les retombées de la recherche appliquée sont souvent plus visibles et immédiates, elles s'appuient néanmoins sur les acquis de la recherche fondamentale. Cette dernière joue un rôle essentiel à long terme, même si son importance reste parfois dans l'ombre, sous-estimée ou méconnue du grand public et de certains politiques.

La rougeole : une infectiosité exceptionnelle une biologie fascinante, et le retour d'une menace de santé publique ?

Le virus de la rougeole en bref

Le virus de la rougeole est un virus à ARN immunosuppresseur et extrêmement contagieux, qui demeure l'une des principales causes de mortalité infantile. Malgré la disponibilité généralisée d'un vaccin efficace, l'infection représente encore 10 % de la mortalité mondiale des enfants de moins de 5 ans et constitue la huitième cause de décès dans le monde. Les enfants malnutris en sont les principales victimes, le décès résultant le plus souvent d'infections bactériennes secondaires, notamment de pneumonies favorisées par l'immunosuppression induite par la rougeole.
Cette immunosuppression peut durer deux à trois ans et s'accompagne d'une réduction des fonctions des lymphocytes T et B, rendant les enfants beaucoup plus vulnérables à de multiples agents pathogènes. Ce mécanisme repose principalement sur l'infection directe des lymphocytes B et T mémoire via le récepteur SLAM (signaling lymphocytic activation molecule), fortement exprimé à la surface de ces cellules et utilisé par le virus comme porte d'entrée principale.D'après  Janeway (2001) librement accessible iciDes données épidémiologiques à grande échelle confirment que la rougeole fragilise durablement l'immunité : Mina et al. (2015) ont montré que les enfants restent prédisposés aux infections opportunistes pendant deux à trois ans après l'infection (voir Fig. 4 de Science).Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :Mina et al. (2015) ici:

Voir aussi une interview de Prof Cattaneo dans le blog Seeker YouTube.com

Voir aussi dans JTS

Les principaux mécanismes de l'immuno humorale ?

Survivre à une infection confère souvent une immunité à vie contre l'agent pathogène responsable. Cette protection repose en grande partie sur deux « murs » de mémoire B : les plasmocytes à longue durée de vie et les lymphocytes B mémoire. Les processus cellulaires et moléculaires qui conduisent à leur production font l'objet de recherches intensives et ont des implications majeures pour la santé mondiale. En effet, si la quasi-totalité des vaccins actuels reposent sur leur capacité à induire une mémoire B, nous n'avons pas encore réussi à développer de vaccin contre certaines des maladies les plus meurtrières, comme le sida ou le paludisme. Les auteurs décrivent ici le processus en deux phases par lequel l'antigène conduit à la génération de plasmocytes longue vie et de lymphocytes B mémoire, et soulignent les défis que chacune de ces phases pose pour la conception de vaccins efficaces. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  Akkaya, et al. (2020)ici

Fig. 1: Two phases of the acquisition of B cell memory. 


Fig 1: commentaire [img]. Source :Akkaya, et al. (2020)ici

Sa biologie fascinante, en quelques questions

Comment a-t-il été découvert ?

Le virus de la rougeole est étroitement apparenté au virus de la peste bovine, une maladie du bétail aujourd'hui éradiquée. On pense que le virus de la rougeole a émergé d'un pathogène animal dans un foyer ancien de civilisation, lorsque la densité humaine a permis une transmission continue entre individus. Les premières descriptions précises de la rougeole remontent au IXe siècle, avec notamment la distinction d'avec la variole par un médecin arabe.
Des épidémies répétées ont été documentées en Europe et en Asie depuis le Moyen Âge. La rougeole, avec la variole, figure parmi les maladies de l'Ancien Monde qui ont décimé les populations amérindiennes après les explorations européennes. Lors de l'épidémie de 1846 aux îles Féroé, un médecin danois identifia plusieurs caractéristiques majeures : incubation de 14 jours, transmission respiratoire, contagiosité extrême et immunité à vie chez les personnes déjà exposées et ayant survécu.

The measles virus is most closely related to the rinderpest virus, a pathogen of cattle. It is postulated that measles virus evolved from an animal pathogen in an early center of civilization, where human populations attained sufficient densities to sustain continue transmission.
An Arab physician is credited for distinguishing smallpox from measles in the 9th century. Repeated epidemics of measles were recorded in European and Far Eastern populations since the Middle Age. It is estimated that tens of millions people died as a result of European explorations of the New World, largely due to the introduction in the native Amerindian populations of the Old World diseases smallpox and measles.
A Danish physician who worked on the remote Faroe Island during the large measles epidemics of 1846 deduced the highly contagious nature of the disease, the 14-days incubation period, the lifelong immunity present in older residents, and postulated a respiratory route of transmission.  Chapter 9 (Measle virus) of Fields Virology (vol. 3), 2023, pp 228-266

Quelles caractéristiques du virus déterminent sa pathogenèse ?

La capacité du virus de la rougeole à cibler certaines cellules dépend des récepteurs qu'il utilise. Deux jouent un rôle clé : SLAM, présent sur les cellules immunitaires, et nectin-4, exprimée dans les voies respiratoires. Leur combinaison explique à la fois l'immunosuppression et la très grande efficacité de transmission du virus (Mateo … & Cattaneo, 2015).
Un autre article (Cattaneo et la., 2019) article décrit aussi la structure du virus et son mode de réplication : un génome ARN protégé dans une coque protéique, transcrit et répliqué grâce à un complexe enzymatique. Ces mécanismes, qui permettent au virus d'échapper à l'immunité innée, sont présentés en détail dans la publication originale.
Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Mateo, … & Cattaneo,(2015) ici

The tropism of viruses is determined primarily by the proteins they use to enter cells, their receptors. Measles virus interacts with two different receptors: first, the primary receptor signaling lymphocyteactivation molecule (SLAM, CD150), and then the adherens junction protein, nectin-4. Measles virusinfection of SLAM-expressing immune cells causes immunosuppression, and infection of upper airways epithelial cells expressing nectin-4 accounts for extremely efficient transmission of the virus.The Figure belowexplains how measles virus spreads in its host. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Mateo, … & Cattaneo,(2015)  ici

How the measles virus spreads in its host
Figure 2 : commentaire  source Mateo, … & Cattaneo,(2015) ici

La structure de la particule virale et sa réplication dans la cellule

Les particules du virus de la rougeole renferment un génome ARN négatif, protégé par une coque protéique en forme d'hélice. Celui-ci code pour un petit nombre de protéines essentielles : des enzymes de réplication, des protéines de fusion et d'attachement, ainsi qu'une matrice qui organise l'assemblage viral. La réplication démarre aussitôt que le virus pénètre dans la cellule, avec une transcription séquentielle qui produit un gradient d'ARN messagers. Les nouveaux génomes sont encapsidés dès leur formation, ce qui permet au virus d'échapper aux défenses de l'immunité inné


Figure 3  Schéma d'une particule de virus de la rougeole (D haut) et de son génome ARN (D bas). La particule est représentée avec ses principaux composants : la ribonucléocapside (ARN + protéine N) associée aux protéines P et L (polymérase), les protéines de fusion (F) et d'attachement (H), ainsi que la protéine de matrice (M) qui organise l'assemblage viral. Le génome (≈16 kb) code six protéines majeures, et le gène P code aussi pour les protéines V et C. :[img] Modofié d'après Cattaneo & al. (2019) ici

Measles virus particles carry a negative strand copy of the genome. The genome is tightly covered by its nucleocapsid protein, forming an helical ribonucleocasid. This structure protects the RNA genome from degradation by cellular nucleases. This ribonucleocapsid is replicated by the polymerase complex, constituted by the large (L) protein and four copies of the phosphoprotein (P). The membrane fusion apparatus has two transmembrane components: a tetrameric receptor attachment protein named hemagglutinin (H), and a trimeric fusion protein (F). The membrane-associated matrix protein (M) organizes particle assembly and regulates fusion efficiency. The RNA genome is about 16.000 bases in length and contains six genes coding for the proteins mentioned above. In addition, the P gene codes for the V and C proteins that control innate immunity.

The replication cycle begins with transcription immediately after ribonucleocapsid delivery to a cell.  The RNA polymerase complex accesses the negative strand genome through an entry site located near its 3' end. It then transcribes the first gene (N) with high processivity but re-initiates mRNA synthesis with less than 100% efficiency at every gene junction, resulting in a gradient of transcript levels. Replication occurs when enough new viral proteins are available. Newly formed antigenomes and genomes are immediately encapsidated, avoiding the formation of double-stranded RNA that would induce innate immunity.

Par quel mécanisme ce virus efface-t-il une bonne partie de l'immunité acquise - contre d'autres pathogènes aussi ?

L'immunosuppression provoquée par la rougeole est connue depuis plus d'un siècle, mais son mécanisme n'a été élucidé que récemment. Le virus utilise le récepteur SLAM, présent sur les lymphocytes B et T mémoire, pour les infecter et les détruire, effaçant ainsi une partie de la mémoire immunitaire. Les souches vaccinales, en revanche, ont été adaptées à utiliser aussi une protéine exprimée dans toutes le cellules (CD46) comme récepteur. Cependant leur réplication reste incomplète, ce qui alerte rapidement le système immunitaire. Ce contraste explique pourquoi la rougeole sauvage fragilise durablement les défenses immunitaires, alors que le vaccin protège à la fois de la maladie et de l'immunosuppression. (Leonard,… ] Cattaneo, 2010) ici 

Immunosuppression after measles has been known for more than 100 years: in 1908 a pediatrician working in Vienna reported the loss of skin test reactivity and the reactivation of tuberculosis after measles. However, how measles virus causes immunosuppression remained unclear until about two decades ago.

Measles is a respiratory virus, and everybody assumed that it replicates initially in the respiratory epithelium. Different theories were considered regarding how replication in the airway may impact immune system function for months or years, but none was proven. The discovery that the measles virus primary receptor is a protein expressed at high levels on memory B- and T-lymphocytes was fundamental to solve the riddle of how it causes immunosuppression.

In the year 2000 two groups, using different approaches, identified a protein allowing the entry of wild type measles virus strains into cells. This protein, the signaling lymphocytic activation molecule (SLAM) is expressed selectively in activated lymphocytes, including those that have memory function. This discovery implied that measles virus may actively replicate in, and eliminate, these cells. This would wipe out the memory of previous infection, which would manifest as immunosuppression. This hypothesis was verified by generating a virus unable to enter cells via SLAM; when inoculated in monkeys, this virus was attenuated and induced strong adaptive immune responsesLeonard,…& Cattaneo, (2010) ici

While wild type measles virusstrains causeimmunosuppression,vaccinestrain protect from it. These strains, which were passaged on non-human cells to attenuatethem,

indiscriminately enters cells expressing a ubiquitous protein, the regulator of complement activation CD46. Rather than sequentially entering target tissues through specific receptors, they start replication in different tissues, but do not complete it. Abortive replication ofthe vaccine strain alarms the immune system,which wins the race with the virus. This prevents not only acutemeasles, but also the destruction of many immune cells resulting in long-term immunosuppression.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Figure 4  [img]  Après une rougeole, on observe d'abord une chute importante du nombre de lymphocytes (lymphopénie) (rouge), suivie d'une expansion des lymphocytes spécifiques contre le virus. Le graphique prolonge cette dynamique pour illustrer comment l'immunité se reconstitue peu à peu au fil du temps, tout en suggérant que cette perturbation pourrait laisser une empreinte durable sur la résistance aux autres infections voir la figure originale dans  Mina, & al. (2015) ici

Voir aussi 

  • SLAM as primary receptor:  Tatsuo,& al. (2000) hici
  • SLAM-blind virus infection of primates: J. Virol. 84, 3413-3420 (2010) Leonard,…& Cattaneo, (2010) ici

Quels mécanismes produisent cette contagion extrême ?

La rougeole est le virus respiratoire le plus contagieux connu : une personne infectée peut en contaminer 12 à 18 autres, bien plus que la grippe ou le SARS-CoV-2. Cette efficacité remarquable s'explique par plusieurs mécanismes : le virus atteint l'épithélium respiratoire par la face basolatérale (et non par la face à l'air) via le récepteur nectin-4, se propage très vite de cellule à cellule, et quitte l'hôte non pas isolément mais sous forme d'agrégats infectieux constitués de dizaines de cellules encore vivantes et métaboliquement actives, capables de diffuser le virus de manière massive (des milliers et parfois des centaines de milliers de virus) dans les gouttelettes émises lors de la toux. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Mühlebach,…& Cattaneo (2011) ici

The highly contagious nature of measles was recognized in the 1846 epidemics in the Faroe Islands. Recent analyses concluded that measles is the most infectious human respiratory virus: on average, one individual with measles infects 12-18 susceptible people in a population without immunity. Measles is several times more infectious than influenza of SARS-CoV-2.
But how does this work? Several measles-specific processes may account for its outstanding contagion efficiency.

It was initially assumed that measles virus enters the respiratory epithelium from the apical side. However, the discovery that measles replicates in immune cells suggested another hypothesis: infected immune cells may deliver measles virus to airway epithelia from the basolateral side through a receptor protein located there. Indeed, about 20 years ago a controlled experiment indicated that measles virus preferentially transduces the basolateral surface of human airway epithelia.

This hypothesis was confirmed by the identification of nectin-4. This cell adhesion protein is expressed at high levels on the epithelium of the trachea, an organ that measles virus uses as a trampoline to efficiently jump out of the host. Additional factors contribute to the extremely high infectivity of measles virus: First, the delivery of large amounts of infectious virus to airway epithelia cell by infected lymphocytes, resulting in a bulk effect that overwhelms innate immunity defenses. Second, extremely rapid spread in the airway epithelium: "trains" of measles virus genomes were shown to rapidly move from cell to cell using cytoskeletal rings located on their apex. Third, measles virus exits the host in the form of large infectious centers consisting of dozens of cells. Video analyses of these infectious centers, which begin to detach from primary airway epithelia about a week after inoculation, revealed persistent ciliary beating, implying functional metabolism. Thus, distinct processes that occur during measles virus airway infections may contribute to the strikingly high measles reproductive number. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici


Fig 5: Dans cette vidéo (cliquer) on voit un de ces agrégats de  cellules encore vivantes (on voit les cils s'agiter sur le coté G notamment), Chacun de ces agrégats qui sont projetés hors du malade ""host exit" en toussant contiennent chacun des milliers de viru, ce explique le taux d'infectiosité extrêmement élevé  [img Source : PLOS Path.17, e1009458, 2021;   Hippee, Cattaneo, R., & Sinn, P. L. (2021). ici

Voir aussi 

  • nectin-4 as "host exit" receptor  Mühlebach,…& Cattaneo (2011) ici

Le virus infecte parfois, lentement, le cerveau

Dans de rares cas, le virus de la rougeole persiste dans le cerveau et provoque, plusieurs années après l'infection initiale, une encéphalite sclérosante subaiguë (SSPE) — une maladie toujours fatale qui entraîne un déclin cognitif, des troubles moteurs, puis le coma. Faute de modèle animal fidèle, la compréhension des mécanismes repose surtout sur l'analyse de tissus cérébraux humains. Ces travaux montrent que le virus, privé de récepteur neuronal dédié, s'adapte par des mutations : certaines bloquent l'assemblage des particules, d'autres favorisent la fusion cellulaire et une propagation lente mais continue de cellule à cellule. L'étude récente d'un cerveau entier de patient a permis de reconstituer les étapes de cette expansion virale et d'identifier des mutations clés, notamment sur la protéine de matrice.

Rarely measles virus persists and spreads to the brain causing slow but always lethal subacute sclerosing panencephalitis. This devastating disease, which causes cognitive decline, loss of motor function, seizures and coma, occurs several years after acute measles in 1 of 10,000 individuals. There is no cure, but measles vaccination prevents SSPE.
The mechanisms of measles virus entry and persistence in the brain are difficult to analyze because an animal model that faithfully replicates the selective environment of the human brain is not available. Under these circumstances, most knowledge about how measles virus adapts to the brain comes from the analyses of autopsy materials. These analyses revealed that measles virus particle assembly is often disabled by mutations. However, other mutations facilitate measles virus-induced cell-cell fusion, allowing slow but continuous spread.
Exceptionally, in one case the entire frozen brain of an SSPE patient was donated. This allowed in-depth sequencing analyses of measles virus spread to many distinct brain area. A dedicated bioinformatic pipeline was developed to reconstruct the spatial dynamics of measles virus spread in this brain. These analyses indicated that multiple mutations favored brain spread. Importantly, these mutations were located on two different genome populations.
Three distinct phases of measles virus spread were proposed, which are visualized in the Figure below (Yousaf, … & Cattaneo (2023) ici). Initially, the measles virus genome diversified in the frontal cortex and distinct sub-populations emerged. In the second phase two complementary genomes, named G1 and G2, migrated outward to proximal regions. A single amino acid mutation of the matrix protein is thought to be crucial to start outward migration In a third phase the two complementary genome populations spread everywhere in this brain. The central relevance of a matrix protein mutation (M-F50S) was recently demonstrated experimentally (Yousaf,... & Cattaneo, 2025) ici
In short, In the absence of a neural receptor, measles virus adapts to the brain by accumulating mutations decreasing the activation energy of its membrane fusion apparatus. These mutation sets differ for each SSPE case, but consistently disable particle assembly while facilitating cell-to-cell spread. A newly recognized property of measles virus spread in the brain is the development of collective infectious units, which facilitate spread by enabling rapid re-calibration of fusion activity
. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici:


 Brain tropism acquisition: The spatial dynamics and evolution of a measles virus collective infectious unit that drove lethal subacute sclerosing panencephalitis,Iris Yousaf William W. Hannon ... Roberto Cattaneo,
Figure 6: Schéma illustrant l'hypothèse d'une expansion du virus de la rougeole (MeV) dans le cerveau au cours du temps. Sont représentées l'émergence de sous-populations (G1 en rouge, G2 en bleu, G-FC2 en noir), leur circulation entre différentes régions cérébrales et l'évolution de la protéine F par troncature de sa queue.[img]. Source : https://doi.org/10.1371/journal.ppat.1011817.g008 

Le retour de l'agent pathogène le plus contagieux connu  ?

« Alors que le vaccinoscepticisme était autrefois plus présent en Europe, et particulièrement marqué en France — (En 2016, 41 % des Français interrogés exprimaient une opinion défavorable sur la sécurité des vaccins, (Thilly, & al., 2025)», il se développe maintenant rapidement aux USA et les cas de rougeole flambent. (les textes en noir sont des auteurs mentionnés - Traduits par AI et révisés par JTS)

    Berkley (2025) dans Science ici, avertit que la résurgence de la rougeole aux États-Unis constitue un avertissement sévère. La rougeole est l'agent pathogène le plus contagieux connu. À la moitié de cette année seulement, le nombre de cas de rougeole aux États-Unis était déjà supérieur (plus de 1300 cas et 3 décès) à celui enregistré au cours de n'importe quelle année depuis que le virus a été déclaré éliminé dans le pays en 2000.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici


    Dans la très réputée revue JAMA Anderer (2025) ici: écrit " À la mi-2025, le nombre de cas de rougeole aux États-Unis a déjà dépassé celui enregistré lors de n'importe quelle année depuis que le virus a été déclaré éliminé en 2000, selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
À la mi-juillet, 1309 cas de rougeole, dont 3 décès, avaient été confirmés dans 39 États américains, une augmentation considérable par rapport aux 285 cas signalés pour l'ensemble de l'année 2024. Le nombre actuel de cas est même légèrement supérieur à celui de 2019, dernière année où une flambée avait menacé le statut d'élimination de la rougeole aux États-Unis. Environ 29 foyers épidémiques expliquent 88 % des cas actuels, ce qui indique une propagation concentrée dans certaines régions. Le Texas est particulièrement touché, avec plus de 700 cas recensés cette année. La majorité des cas — environ 92 % — concerne des personnes non vaccinées contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR), ou dont le statut vaccinal est inconnu. Quatre pour cent supplémentaires ont été diagnostiqués chez des personnes n'ayant reçu qu'une seule dose du vaccin ROR, au lieu des deux doses recommandées, qui protègent contre la rougeole avec une efficacité de 97 %.
Les enfants et adolescents de moins de 20 ans représentent 66 % des cas actuels, les plus jeunes étant particulièrement vulnérables. Parmi les 375 enfants de moins de 5 ans atteints de rougeole, 79 — soit 21 % — ont dû être hospitalisés." Trad JTS/AI
Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici:

    On voit aux USA réapparaître des cas où le virus de la rougeole dans le cerveau cause l'encéphalite SSPE chez des enfants trop jeunes pour avoir été vaccinés (que la vaccination de l'entourage aurait pu protéger) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Washington Post du 12 septembre

    Berkley (2025)  ici, met ce constat inquiétant en rapport avec la nomination à la tête du NIH d'un Vaccinosceptique qui a recommandé l'huile de foie de morue et la vitamine A, puis des recommandations ambiguës.  "Despite the clear and present threat of measles and the potential loss of elimination status, Secretary Kennedy, who has a long history of questioning the value and safety of measles vaccines, initially focused on recommending treatment with vitamin A and cod liver oil (in places where severe deficiencies of vitamin A are common, supplementation with vitamin A reduces the incidence of blindness in individuals with measles and does improve survival, but this deficiency is not common in the US). Although he was eventually pressured into endorsing the measles, mumps, and rubella vaccine, he continues to offer contradictory and confusing advice.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

    Fieldhouse (2025) dans une news de Nature ici décrit comment Kennedy a aussi tenté de faire retirer un article scientifique basé sur de de très larges données (Andersson, & al. 2025) dans Annals of Internal Medicine ne trouvant aucun lien entre l'aluminium dans les vaccins et des maladies Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Au-delà de ces sombres constats, des perspectives porteuses d'espoir !

  • Vacciner contre les fake news est efficace !
    Foolproof : A psychological vaccine against fake news. (2023, février 6). https://www.cam.ac.uk/stories/foolproof

    Kupferschmidt, K. (2024, octobre 31). Can people be 'inoculated' against misinformation? https://www.science.org/content/article/can-people-be-inoculated-against-misinformation

  • Si la peau produit des Lymphocytes B systémiques, vacciner par le microbiote, sans injection, serait possible.
    La peau tolère le microbiote dans la peau, mais le système immunitaire  (Si) produit des Anticorps (Ac) luttant énergiquement conte ces memes bactéries dans le reste du corps (Ac systémiques) ... ce paradoxe n'était pas bien expliqué.
    Cette sélectivité est élucidée par les recherches de Djanet Bousbaine : elle révèle le mécanisme par lequel le SI produit à partir du microbiote dans la peau des lymphocytes B générant des Ac dirigés contre un antigène (Ag) de ces bactéries dans le reste du corps si elles venaient à passer la barrière de la peau.  "Preemptivee imunity"  L'Ag commun à de nombreuses bactéries commensales est la cell wall–attached accumulation-associated protein (Aap) Elle suggère que cela ouvre la possibilité de vacciner : en introduisant dans la peau des bactéries produisant cet Aap lié à l'antigène  contre lequel on veux vacciner (AgV) on redirige ce mécanisme contre l'Ag Vaccinal ce qui déclenche une robuste vaccination locale et systémique. On pourrait vacciner sans piqûre !

    Bousbaine, D. (2025, juillet 3). The vaccine we all wear : Skin microbiota can be engineered into topical vaccines | Science. Science News.

    Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici:



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Références:

  • Akkaya, M., Kwak, K., & Pierce, S. K. (2020). B cell memory : Building two walls of protection against pathogens. Nature Reviews Immunology, 20(4), 229‑238. https:// doi.org/10.1038/s41577-019-0244-2
  • Anderer, S. (2025). US Measles Cases Hit 25-Year High. JAMA, 334(8), 661. https://doi.org/10.1001/ jama.2025.10974
  • Andersson, N. W., Bech Svalgaard, I., Hoffmann, S. S., & Hviid, A. (2025). Aluminum-Adsorbed Vaccines and Chronic Diseases in Childhood. Annals of Internal Medicine. https://doi.org/10.7326/ANNALS-25-00997
  • Berkley, S. (2025). Unraveling the arc of vaccine progress. Science, 389(6763), eaea7053. https://doi.org/10.1126/science.aea7053
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  • Fieldhouse, R. (2025). RFK Jr demanded a vaccine study be retracted—The journal said no. Nature, 645(8079), 13‑14. https://doi.org/10.1038/d41586-025-02682-9
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  • Mühlebach, M. D., Mateo, M., Sinn, P. L., Prüfer, S., Uhlig, K. M., Leonard, V. H. J., Navaratnarajah, C. K., Frenzke, M., Wong, X. X., Sawatsky, B., Ramachandran, S., McCray, P. B., Cichutek, K., von Messling, V., Lopez, M., & Cattaneo, R. (2011). Adherens junction protein nectin-4 is the epithelial receptor for measles virus. Nature, 480(7378), 530‑533. https://doi.org/10.1038/nature10639
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  • Yousaf, I., Domanico, L., Nambara, T., Yadav, K., Kelly, L. K., Trejo-Lopez, J., Shieh, W.-J., Rota, P. A., Devaux, P., Kanekiyo, T., Taylor, M. P., & Cattaneo, R. (2025). The measles virus matrix F50S mutation from a lethal case of subacute sclerosing panencephalitis promotes receptor-independent neuronal spread. Journal of Virology. https://doi.org/10.1128/jvi.01750-24