"Coévolution génitale chez les vertébrés et la femelle négligée" : La complexité des voies génitales femelles de certaines espèces et le contrôle de la fécondation


Vous avez sans doute entendu parler de l'extraordinaire pénis du Colvert...  La Pr Brennan pose alors la question : « Mais pourquoi personne n'a étudié le vagin ? »

Le 25 septembre dernier, le Bioscope, le programme SSI de l'UniGE et la Fondation Convergences ont accueilli la Professeure Patricia Brennan (Mount Holyoke College, USA) pour une conférence intitulée « Vertebrate genital co-evolution and the overlooked female » (Coévolution génitale chez les vertébrés et la femelle négligée).

L'étude de l'évolution sexuelle remonte à Darwin, et la vulgarisation l'a souvent présentée sous l'angle d'une « guerre des sexes » Voir par . ex.  Futura-sciences.. Beaucoup ont déjà entendu parler de la surprenante longueur du pénis du canard colvert, parfois supérieure à 15 cm. Mais, comme le souligne avec humour la Dre Brennan :

https://www.pattybrennan.com/
Fig 1 : Illustrations Catherine Delphia Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans la vidéo d'origine :  ici

Pour les curieux et les curieuses qui n'auraient pas le temps de regarder la conférence, P. Brennan y montre que les voies génitales femelles du colvert sont spiralées en sens inverse du pénis, formant parfois de véritables impasses anatomiques dans lesquelles la femelle peut aiguiller le pénis. Ce mécanisme expliquerait pourquoi 30 à 40 % des copulations forcées ne conduisent qu'à 3 à 4 % des naissances

Mais, comme le souligne avec humour la Pr Brennan :

« Pourquoi ne s'est-on jamais demandé à quoi ressemble le vagin du colvert ? »
C'est autour de cette question que ses recherches se développent. Féministe et biologiste évolutionniste, Patricia Brennan étudie la coévolution des organes génitaux mâles et femelles chez les vertébrés. Elle met en évidence un déséquilibre frappant : l'anatomie et la fonction des organes mâles ont été abondamment décrites (voir par exemple : Eberhard, 1985), tandis que celles des femelles - et leur complexité complémentaire pourtant indissociables - sont longtemps restées ignorées. Ainsi, la robustesse du cloaque ou du vagin des espèces illustrées en fig. 2 n'avait jamais été étudiée.. 

Fig 2 Exemple de figure tirée de Eberhard, W. G., 1985, présentée par P. Brennan comme illustration d'une recherche où la femelle est passée sous silence.

Ses travaux révèlent une diversité morphologique insoupçonnée : chez les oiseaux, les chauves-souris, les dauphins, les requins, les raies ou encore les serpents, les organes génitaux présentent une grande variété d'adaptations. Pre. Brennan et son équipe explorent ainsi les mécanismes de compatibilité et de résistance entre sexes, témoignant d'une véritable coévolution fonctionnelle.

Chez les dauphins (Orbach, et al., 2017), le pénis est bloqué dans un repli du vagin et la femelle peut en se tournant un peu  de coté orienter la "pointe chercheuse" du pénis  vers le petit orifice par où la fécondation devient possible. À la question : « Pourquoi continue-t-elle à se laisser faire ? », la Pr Brennan répond : les femelles qui ne se sont pas reproduites n'ont pas transmis leurs gènes ; et l'activation des centres de la récompense suggère que le plaisir peut, de façon complexe, accompagner cette réponse physiologique.

Au-delà de la curiosité anatomique, ces recherches posent des questions fondamentales sur la diversité du vivant, sur les pressions sélectives propres aux interactions sexuelles et sur les biais historiques de la recherche biologique. Elles rappellent aussi à quel point notre regard scientifique reste façonné par ce que nos sociétés choisissent de rendre visible… ou de laisser dans l'ombre.



Co-évolution génitale chez les vertébrés et la femelle négligée
Conférence enregistrée à la Maison de l'enfance et de l'adolescence qui héberge le Bioscope

UNIGE : Sciences, sexe et identité  Un programme scientifique et pédagogique pour la promotion de la santé sexuelle et de l'égalité de genre

Références:

  • Brennan, P. L. R., Clark, C. J., & Prum, R. O. (2009). Explosive eversion and functional morphology of the duck penis supports sexual conflict in waterfowl genitalia. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 277(1686), 1309–1314. https://doi.org/10.1098/rspb.2009.2139
  • Brennan, P. L. R., & Prum, R. O. (2015). Mechanisms and Evidence of Genital Coevolution: The Roles of Natural Selection, Mate Choice, and Sexual Conflict. Cold Spring Harbor Perspectives in Biology, 7(7), a017749. https://doi.org/10.1101/cshperspect.a017749
  • Eberhard, W. G. (1985). Sexual selection and animal genitalia. Harvard University Press.
  • Orbach, D. N., Marshall, C. D., Mesnick, S. L., & Würsig, B. (2017). Patterns of cetacean vaginal folds yield insights into functionality. PLOS ONE, 12(3), e0175037. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0175037

Adieu, Omicron, bonjour "Frankenstein" // "Philomène et la phylogénétique",// CERN Offres éducatives // Lemanscope //

Alors que la tempête déferle sur nos régions, vous êtes nombreux à préparer la rentée lundi…

JTS vous propose quelques ressources pour votre curiosité, pour répondre aux questions des élèves, pour documenter vos cours.
Le dernier variant du Covid surnommé "Frankenstein" parce qu'il intègre des fragments de deux anciens variants; Un dessin animé pour aider à enseigner la classification- sujet souvent difficile à comprendre et pourtant dans les programmes des plus jeunes "Philomène et la phylogénétique"; Les offres du CERN pour vos élèves - qui n'oublie pas les filles, sur les thèmes autrefois perçus comme "plutôt pour les garçons" robotique, de l'électronique et de la réalité augmentée, ainsi que Femmes et filles de science et technologie et bien plus; Les résultat du projet  Lemanscope, où chacun a pu mesurer la transparence et la couleur du Léman pour comprendre les variations saisonnières de la qualité de l'eau sur l'ensemble du lac, dans le cadre d'un projet de science participative:

  • Adieu, Omicron, bonjour "Frankenstein": un nouveau variant du Covid
  • "Philomène et la phylogénétique", un dessin animé pour enseigner la classification du vivant
  • Offres éducatives du CERN à destination des enseignant·e·s et des élèves
  • Le projet Lemanscope : premiers résultats d'un succès !

Et bonne rentrée !


Un variant du covid, la momification, le yoga du visage et décoder le langage animal

Adieu, Omicron, bonjour "Frankenstein": un nouveau variant du Covid

Le point sur le nouveau variant du COVID

Le variant XFG du Covid, surnommé Frankenstein, se propage plus qu'Omicron mais n'est pas plus dangereux. Les vaccins actuels restent efficaces. La vaccination est recommandée pour les plus de 65 ans et les personnes vulnérables. Le Covid pourrait devenir une maladie respiratoire saisonnière, comme la grippe.

Stéphane Délétroz reçoit Alessandro Diana, infectiologue et expert pour la plateforme Infovac. CQFD du 1 octobre à la RTS

Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Références


"Philomène et la phylogénétique", un dessin animé pour enseigner la classification du vivant


Comment expliquer aux enfants que le crocodile est plus proche de la poule que du lézard? La RTS propose un nouveau dessin animé éducatif, "Philomène et la phylogénétique", pour aborder la classification scientifique moderne, en collaboration avec les enseignantes et enseignants.

La RTS enrichit son offre éducative avec le lancement de "Philomène et la phylogénétique", deuxième épisode d'une série de dessins animés conçue spécifiquement pour l'école primaire.

Ce nouveau format, disponible sur RTS Education et Play RTS, s'attaque à l'un des défis pédagogiques les plus délicats: enseigner la classification moderne du vivant.
Un défi pédagogique moderne

"La classification phylogénétique du vivant est un sujet toujours assez délicat à aborder dans les classes", explique l'équipe de production. "La science évolue et ce que les enfants apprennent n'est plus forcément ce que les parents ont appris... ni même les enseignants."

Cette évolution scientifique crée un décalage générationnel dans la compréhension du monde vivant. Là où les anciens manuels parlaient de "reptiles" ou d'animaux "à sang froid", la phylogénétique moderne révèle les véritables liens de parenté entre espèces, parfois contre-intuitifs.
Une approche ludique et rigoureuse

L'épisode met en scène Philomène, étudiante en biologie "fofolle et agitée", qui aide deux enfants, Gaspard et Louise, à ranger leurs jouets selon les principes de la classification scientifique moderne. Au fil de l'histoire, les personnages découvrent pourquoi classer les animaux selon qu'ils "se mangent ou ne se mangent pas" est arbitraire, et comment la science permet un classement objectif.

Le scénario, signé Christine Wirz, transforme une leçon complexe en aventure domestique. Les enfants apprennent ainsi que tous les animaux partagent des "attributs communs" - des yeux et une bouche - et découvrent les différences entre squelettes internes et externes, poils de mammifères et "faux poils" d'insectes.
Une collaboration école-médias renforcée

Ce projet s'inscrit dans une démarche collaborative entre la RTS et le Département de l'instruction publique (DIP) de Genève. Sandrine Schütt Biolluz, coordinatrice de discipline sciences et nature à l'école primaire genevoise, a supervisé scientifiquement le projet.

"Avec ce dessin animé, c'est une vraie aide qui est proposée aux enseignants et aux enfants pour mieux aborder cette question", souligne l'équipe de production dirigée par Tania Chytil.

"Philomène et la phylogénétique" fait suite à "L'histoire de l'électricité", premier épisode de cette série éducative. Ce dernier, écrit par Christine Pompéi sous la supervision de Sandrine Schütt Biolluz et Christian Collongo (DIP), a ouvert la voie à cette nouvelle approche pédagogique.

La série témoigne de la volonté de la RTS de "collaborer avec le milieu de l'éducation et de répondre au mieux à leurs besoins", que ce soit pour les sciences, l'éducation aux médias ou la citoyenneté.

Tania Chytil  sur la Rts.ch


Offres éducatives à destination des enseignant·e·s et des élèves


Automne 2025 | 17.10.2025  Retrouvez toutes les offres sur https://voisins.cern/fr/schools

Inscrivez votre classe 
Codez la science - Ateliers scolaires

Vendredi 14 novembre 2025 /09:00 - 10:30 / 10:30 - 12:00 / 13:30 - 15:00 / 15:00 - 16:30 Au Portail de la science du CERN  en Français À partir de 8 ans 

Inscriptions : indico.cern.ch/e/codez-la-science


Êtes-vous enseignant.e en sciences et technologies ? Inscrivez votre classe pour un atelier de 1h30 au Portail de la science du CERN.
Petit.e.s et grand.e.s sont invité.e.s à découvrir le monde fascinant de la robotique, de l'électronique et de la réalité augmentée ! Encadrés par des passionné.e.s, ces ateliers ludiques et interactifs vous permettront de créer, expérimenter et apprendre en vous amusant.
Le CERN Micro Club et l'association Informasciences organisent des ateliers d'initiation à la programmation pour les jeunes. Cette année le thème est l'intelligence synthétique.
A vos agendas 

Femmes et filles de science et technologie

Semaine du 2 au 6 février 2026 Dans vos classes /  Français ou anglais À partir de 7 ans 

Inscriptions dès le 10 novembre, plus d'information sur cern.ch/femmesdescience


Le 11 février est la Journée internationale des femmes et des filles de science. À cette occasion, pendant une semaine, la Faculté des sciences de l'UNIGE, l'EPFL, le LAPP, le LAPTh et le CERN proposent aux établissements scolaires la venue de femmes scientifiques ou ingénieures pour parler de leurs métiers aux élèves (en classes mixtes).
Elles sont invitées à raconter leur parcours, dévoiler quelques mystères de la science et à mener quelques petites expériences si elles le souhaitent. L'idée est de faire évoluer la perception des classes envers les métiers scientifiques et d'ingénierie, en présentant des modèles féminins. Et qui sait, peut-être de susciter des envies de carrière, en particulier chez les filles. 

Les activités qui pourraient intéresser vos élèves 

Futur en tous genres 

Jeudi 13 novembre 2025 / 09:00 - 12:15 /  14:00 - 17:15 Au campus du Portail de la science du CERN  en Français
Enfants scolarisés dans :

  • Le canton de Genève en 9e, ou
  • Le canton de Vaud de 7H à 9H, ou
  • Le canton du Valais en 8H.

Inscriptions : indico.cern.ch/e/futur-en-tous-genres

Le temps d'une demi-journée, les enfants sont invités à découvrir le CERN et les différents domaines professionnels qu'on y trouve, afin de réfléchir à leurs choix de carrière et à leurs perspectives de vie sans a priori ou idée préconçue.

Au programme : Un atelier dans un labo du Portail de la science, une visite guidée du 1er accélérateur de particules du CERN et de la salle de contrôle du détecteur de particule ATLAS ! Plusieurs personnes présenteront leur métier au CERN et pourront répondre aux questions des élèves. Retrouvez le programme complet ici.
Autres activités disponibles

Invitez un chercheur ou une chercheuse du CERN à donner une conférence sur son métier directement dans votre classe !

Le CERN offre aux enseignant·e·s et à leurs élèves la possibilité de participer à des ateliers de labo, assister à des spectacles scientifiques, visiter des expositions interactives, voir des films et faire des visites guidées.

Retrouvez également les conditions de participation, les procédures d'inscription et toutes les informations pratiques de nos autres activités pour les scolaires sur https://voisins.cern/fr/offers.

Événements publics

Les informations sur les événements à venir seront disponibles sur https://visit.cern/fr/events au fur et à mesure de l'ouverture des inscriptions.

Vous recevez ce courriel car vous avez demandé à être ajouté à la liste de diffusion des offres éducatives à destination des écoles locales du CERN.



Le projet Lemanscope : premiers résultats d'un succès !

Aidez-nous à mesurer la transparence et la couleur du Léman pour comprendre les variations saisonnières de la qualité de l'eau sur l'ensemble du lac, dans le cadre d'un projet de science participative de l'EPFL en collaboration avec l'Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL), l'UNIL et l'EAWAG.

Nous avons réuni déjà plus de 500 bénévoles ayant accès à une embarcation sur le Léman pour effectuer des mesures de mai 2024 à octobre 2025, à travers l'utilisation d'un disque de Secchi ou l'application EyeOnWater – couleur.

Chaque mesure compte et contribuera à collecter les données nécessaires pour permettre aux scientifiques de mieux comprendre le complexe écosystème du Léman. Il n'y a donc pas de contraintes sur le nombre, le lieu ou la fréquence de mesures. Que vous soyez sur le Léman à titre professionnel ou de loisirs, votre contribution est significative.

En participant à cette étude, vous jouerez un rôle essentiel dans l'évaluation de la santé du Léman et permettrez aux scientifiques d'identifier d'éventuels problèmes et d'orienter les actions de préservation.

Grâce aux participants à ce projet , plus de 3'400 mesures ont été saisies dans l'application Eye on Water depuis le début du projet. Elles ont notamment permis de mettre en évidence la difficulté du satellite à estimer précisément la transparence lorsque celle-ci dépasse 10 mètres.
Avec l'arrivée de l'automne, le Léman se rafraîchit et le plancton se fait plus rare ce qui engendre une augmentation de la transparence de l'eau, il est donc très intéressant d'aller sur l'eau pour faire des mesures. L'étude Lémanscope prendra en compte les données saisies jusqu'au 31 octobre. Toutefois, nous vous invitons à continuer à prendre des mesures durant l'hiver, où la transparence peut dépasser les 15 mètres. Ces données permettront d'assurer un suivi sur le long terme.
D'ici là, vous pouvez vous inscrire (https://asleman.org/webinaires/) à la prochaine visio-conférence :
  • le lundi 15 décembre de 19h à 20h. Plastiques dans le Léman, overdose ? avec Alexis Pochelon, responsable de projet à l'association pour la sauvegarde du Léman.

 Alexis Pochelon Responsable de projet +41 22 736 86 20  www.lemanscope.org Rue des Cordiers 2, CH-1207 Genève


Voir une personne malade, même virtuellement, mobilise déjà cellules et molécules de notre système immunitaire.


Une autre ligne de défense contre les pathogènes : une réaction neuro-immune,
à la fois comportementale et cellulaire s'active dès qu'une limite entre soi et autrui malade est franchie.

Qui n'a pas pu se retenir de se gratter après avoir vu une personne qui semblait couvert de puces ?
Qui s'est senti malade d'avoir vu une personne qui tousse, se mouche, 
Alors que certains voient le corps et l'esprit comme des entités distinctes (on parle de dualisme) - et qualifient certaines maladies de "seulement psychologiques" et opposé aux effets physiologiques exemple
D'autres
(monistes) voient l'esprit comme l'effet des fonctionnements de l'organisme, notamment du cerveau.
Cette recherche montre bien que le fonctinnement effectif de l'organisme dépasse la frontière entre l'esprit qui voit virtuellement une personne malade et le corps ( les cellules et molécules du système immunitaire).

Ce peut-être une intéressante entrée en matière pour le système nerveux ou immunitaire.
JTS propose aussi des pistes pour approfondir avec des élèves intéressés ou pour des TM cf. tout en bas.

JTS vous propose le communiqué de presse de l'UNIGE, une analyse de l'abstract et une figure de la publicationJump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser pour donner envie d'approfondir dans l'article d'origine :  Trabanelli, …& Serino, 2025)ici
Puis l'interview d'une chercheuse de l'étude dans CQFD, puis les "bulles"  dans les interactions sociales de E.T. Hall qui semblent correspondre à la PPS, et plus bas des pistes pour aller plus loin en classe

Des scientifiques du CHUV et de l'UNIGE démontrent qu'il est possible d'activer le système immunitaire par le biais de la réalité virtuelle.

La simple exposition à un avatar malade dans un environnement de réalité virtuelle suffit à déclencher une réponse immunitaire mesurable chez l'humain. C'est ce que démontre une équipe multidisciplinaire de recherche du CHUV et de l'Université de Genève (UNIGE). Ces résultats, publiés dans Nature Neuroscience, ouvrent des pistes prometteuses pour mieux comprendre l'influence du cerveau sur la défense immunitaire, offrant de nouvelles perspectives pour la recherche sur les effets placebo, les troubles psychosomatiques ou encore la modulation de la réponse immunitaire.
La simple perception visuelle d'un avatar malade sur un écran suffit à déclencher une réponse immunitaire mesurable chez l'humain. © CHUV
Confronté sur un écran à une menace d'infection purement virtuelle, le cerveau de l'individu sain déclenche une réponse immunitaire similaire à celle d'une personne réellement infectée.
La recherche montre que la simple exposition à un avatar malade dans un environnement de réalité virtuelle suffit à déclencher une réponse immunitaire mesurable chez l'humain.

Cette recherche, menée par la Dre Sara Trabanelli (UNIGE) et le Dr Michel Akselrod (CHUV-UNIL), a été publiée dans Nature Neuroscience. Elle révèle un dialogue jusqu'ici inconnu entre cerveau et système immunitaire: une réponse défensive initiée non pas par un pathogène réel, mais par la seule anticipation cérébrale d'une menace infectieuse.

Une nouvelle voie de communication cerveau-immunité

Ainsi, il est possible de stimuler le cerveau de manière virtuelle pour qu'il envoie des signaux au système immunitaire et lui demande de se mobiliser pour se défendre face à un agent pathogène.
Différentes expériences ont été menées par le CHUV et l'UNIGE sur environ 250 participant-e-s. Ces dernier-e-s ont été confronté-e-s en réalité virtuelle à des avatars humains, dont certains présentaient des signes visuels d'infection, d'autres avaient un visage neutre ou effrayé. Durant 15 minutes, le sujet a observé sur un écran un visage d'une personne qui s'approche et présente les signes d'une infection classique comme la varicelle, par exemple. Sa réaction a été monitoré par plusieurs biais dont l'électroencéphalogramme, l'IRM et l'analyse sanguine. Résultat: l'approche d'un avatar infecté dans la réalité virtuelle suffit à activer des régions cérébrales liées à la détection de menace et à la régulation de l'immunité. Plus étonnant encore: des marqueurs immunitaires typiques d'une réponse à une infection réelle étaient bel et bien présents dans le sang des participant-e-s.

Le cerveau anticipe le danger infectieux

Pour comparer cette réponse à celle d'une véritable activation immunitaire, un autre groupe de participant-e-s a reçu un vaccin. Les réponses immunitaires observées dans les deux cas — exposition virtuelle ou vaccination — ont montré des similitudes étonnantes. Il ressort par exemple, en comparant un sujet vacciné contre la grippe et un sujet exposé à la réalité virtuelle, que plusieurs biomarqueurs de la réponse immunitaire mesurables dans le sang sont comparables dans l'infection réelle et virtuelle.
Cette étude révèle donc une capacité du cerveau à anticiper un danger infectieux et à engager l'organisme dans une réponse défensive, avant même qu'un agent pathogène réel n'intervienne. Elle ouvre la voie à une compréhension renouvelée des interactions entre le système nerveux central et le système immunitaire.

Pistes thérapeutiques prometteuses

Ces découvertes ouvrent des pistes prometteuses pour mieux comprendre l'influence du cerveau sur la défense immunitaire, offrant de nouvelles perspectives pour la recherche sur les effets placebo, les troubles psychosomatiques ou encore la modulation de la réponse immunitaire. À terme, la réalité virtuelle pourrait même devenir un outil thérapeutique pour renforcer ou inhiber certaines réponses immunitaires, soutenir l'efficacité des vaccins ou aider à désensibiliser les personnes allergiques
Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  Trabanelli, …& Serino, 2025)ici

Abstract

Once contact with a pathogen has occurred, it might be too late for the immune system to react. Here, we asked whether anticipatory neural responses might sense potential infections and signal to the immune system, priming it for a response. We show that potential contact with approaching infectious avatars, entering the peripersonal space in virtual reality, are anticipated by multisensory–motor areas and activate the salience network, as measured with psychophysics, electroencephalography and functional magnetic resonance imaging. This proactive neural anticipation instigates changes in both the frequency and activation of innate lymphoid cells, mirroring responses seen in actual infections. Alterations in connectivity patterns between infection-sensing brain regions and the hypothalamus, along with modulation of neural mediators, connect these effects to the hypothalamic–pituitary–adrenal axis. Neural network modeling recapitulates this neuro–immune cross-talk. These findings suggest an integrated neuro–immune reaction in humans toward infection threats, not solely following physical contact but already after breaching the functional boundary of body–environment interaction represented by the peripersonal space.

L'abstract décortiqué et traduit

La rationale : en quelques mots pourquoi il est important de faire cette recherche
Quand le contact avec un agent pathogène est établi, il est parfois trop tard pour que le système immunitaire réagisse efficacement.

La question qu'ils examinent
Les chercheurs ont donc étudié si le cerveau pouvait anticiper une menace d'infection et préparer l'organisme à se défendre.

Les méthodes utilisées pour y répondre
En utilisant la réalité virtuelle, ils ont examiné - par des mesures, électroencéphalographiques et d'IRM fonctionnelle - si l'approche d'« avatars infectieux » dans l'espace proche du corps (espace péripersonnel) active des zones cérébrales impliquées dans l'attention et l'alerte (le salience network).

Les résultats en résumé
Cette activation entraîne des changements mesurables dans les cellules immunitaires, comparables à ceux observés lors d'infections réelles. L'analyse des mesures indique aussi une communication directe entre ces régions cérébrales et l'hypothalamus, via l'axe hypothalamus hypophyse surrénales, qui module la réponse immunitaire.

L'interprétation et les implications
Ces résultats suggèrent l'existence d'une réaction intégrée neuro–immune chez l'humain face aux menaces infectieuses, déclenchée non pas uniquement après le contact physique, mais dès la transgression de la frontière fonctionnelle entre le corps et l'environnement représentée par l'espace péripersonnel. 

En clair, le cerveau ne réagit pas seulement après une infection, mais peut enclencher une réponse immunitaire dès la perception d'une menace potentielle dans l'espace environnant du corps

Pathogens represent special forms of threats that must be detected and avoided. Through evolution, social species developed a series of behavioral responses, such as social distancing, aimed at preventing contacts and thus infections that have been termed the 'behavioral immune system'. In primates, a mechanism that might be functional to predict contact with potential harm has been described within a network of fronto–parietal neurons, which integrate tactile stimuli on the body with external sensory information close to the body, that is, the peripersonal space (PPS) system

Les réponses comportementales et physiologiques aux pathogènes sont-elles vraiment distinctes ?

Selon les auteurs (traduite et original ci-contre)
Les agents pathogènes représentent des menaces particulières qu'il faut détecter et éviter. Au cours de l'évolution, les espèces sociales ont développé toute une série de réponses comportementales — comme la mise à distance sociale — pour limiter les contacts et réduire ainsi le risque d'infection. Ce dispositif est parfois appelé le « système immunitaire comportemental ».

Chez les primates, un mécanisme permettant d'anticiper un contact potentiellement nocif a été identifié dans un réseau de neurones fronto–pariétaux. Ce système intègre les stimulations tactiles perçues sur le corps avec les informations sensorielles venant de l'environnement immédiat, autrement dit dans l'espace péripersonnel (PPS). Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Comment étaient crées ces avatars "infectieux" et pourquoi des avatars ?

"Pour étudier les réactions face à une menace d'infection, les chercheurs ont créé des avatars virtuels présentant des signes visibles de maladie, et les ont comparés à deux conditions de contrôle : des avatars neutres et des avatars « effrayants » mais non infectieux (un stimulus menaçant et émotionnellement marquant, mais non pathogène ; ). Les résultats, basés sur des évaluations explicites, une échelle de distance d'assise et un test d'association implicite, montrent que les avatars « infectieux » étaient perçus comme malades et contagieux, et suscitaient des réactions d'évitement implicite plus marquées que les autres.

Pourquoi un avatar et non un acteur ( patient simulé) ?
L'article ne le dit pas mais JTS suppose que les avatars sont plus standardisés (mêmes visages, même mouvements) et ne peuvent manifestement pas transmettre de réels pathogènes ni d'autres indices (olfactifs, ?) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Remerciements

Dre Sara Trabanelli pour sa relecture et validation de ce texte

Quand la réalité virtuelle stimule notre système immunitaire

 La RTS présente cette recherche ainsi "Et si un simple casque de réalité virtuelle suffisait à activer nos défenses immunitaires? […] des chercheurs ont montré que voir un personnage "malade" de trop près à travers la VR déclenche une réponse immunitaire comparable à celle dʹun vaccin.
Ces travaux, (Trabanelli, …& Serino, 2025)ici publiés dans la revue Nature Neuroscience, ouvrent de nouvelles pistes pour les allergies et la vaccination.

Les distances interpersonnelles : des bulles en fonction de la situation sociale 

L'étendue du peripersonal space (PPS) discuté dans la recherche de Trabanelli & al. (2025) (~90 cm) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser  ici  évoque la zone intime des distances sociales de E.T. Hall (1971): il découpe l'espace autour de soi en 4 "bulles" correspondant à chaque type d'interaction interpersonnelle ou sociale : distance intime, distance personnelle, distance sociale, distance publique (intranet.pdf).  

Hall décompose l'espace autour de soi en 4 zones en fonction de l'interaction.


D'autres recherches mesurant les effets du mental sur la santé

Une chirurgie avec trépanation : le placebo a ~autant d'effet que la chirurgie effective ( et les deux additionnés encore plus !)
D'autres liens collectés sur ce thème ici



Références:

  • Hall, E. T. (1971). La dimension cachée. Seuil. (intranet.pdf)
  • Trabanelli, S., Akselrod, M., Fellrath, J., Vanoni, G., Bertoni, T., Serino, S., Papadopoulou, G., Born, M., Girondini, M., Ercolano, G., Ellena, G., Cornu, A., Mastria, G., Gallart-Ayala, H., Ivanisevic, J., Grivaz, P., Paladino, M. P., Jandus, C., & Serino, A. (2025). Neural anticipation of virtual infection triggers an immune response. Nature Neuroscience, 1–10. https://doi.org/10.1038/s41593-025-02008-y
  • Pierson, M.-L. (2005). L'Image de Soi, mode d'emploi. Eyrolles.



Le CERN lance sa nouvelle saison culturelle, Génération Higgs, avec Cédric Klapisch

Le CERN lance sa nouvelle saison culturelle, Génération Higgs, avec Cédric Klapisch

Avec Génération Higgs, le CERN rend hommage aux jeunes esprits qui façonnent déjà le paysage scientifique d'aujourd'hui.

Programme de la saison culturelle du CERN 2025-2026

La nouvelle saison culturelle du CERN, intitulée Génération Higgs, est consacrée à la jeunesse, moteur de curiosité, de créativité et d'innovation. Le nom de cette nouvelle saison fait poétiquement référence aux étudiants, doctorants, jeunes ingénieurs et chercheurs, dont les efforts pour percer les plus grands mystères de l'Univers sont source d'inspiration pour notre société.

À travers le cinéma, la musique, le théâtre, les spectacles scientifiques et les conférences publiques, cette nouvelle saison vise à rendre la science plus vivante et attrayante. Les collaborations avec le Théâtre Am Stram Gram et la Haute école de musique de Genève (HEM) sont le reflet des échanges entre le CERN et les institutions culturelles de la région. Plusieurs initiatives ont lieu hors du cadre du Portail de la science, rapprochant la science du public grâce à des événements organisés hors site, en collaboration avec le théâtre Château Rouge, à Annemasse, et le théâtre Le Bordeau, à Saint-Genis-Pouilly. Cette volonté de sensibiliser le public à la science vient renforcer une présence régionale plus large : le CERN sera l'invité d'honneur de l'édition 2025 de la Cité des Métiers – principal salon de l'emploi en Suisse – et participera à la Fête de la science dans le Pays de Gex et en Haute-Savoie.

« Les jeunes gens d'aujourd'hui grandissent dans un environnement où la découverte du boson de Higgs a été une étape majeure dans la compréhension du monde dans lequel nous vivons. Le Higgs, comme les jeunes, représente l'avenir de la physique des particules, car il occupe une place essentielle dans nos travaux de recherche, explique Dante Larini, curateur des événements publics du CERN. Avec cette nouvelle saison, nous voulons inviter les jeunes générations à s'approprier la physique, et la science en général : à l'exprimer, à la questionner, ainsi qu'à repenser la façon dont elle est transmise. »

La saison culturelle s'ouvrira le 25 septembre avec la projection du court métrage de Cédric Klapisch Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu'ils cherchent. Accompagné du co-réalisateur Jean-Luc Perréard, le célèbre réalisateur français, a suivi pendant près de trois ans la construction du Portail de la science, sous la houlette de l'architecte Renzo Piano et d'un groupe de scientifiques du monde entier, et s'est retrouvé entraîné dans une quête où la recherche des origines de l'Univers se confondait avec celle de ses propres origines....

Plus d'une dizaine d'autres événements suivront, dont la 14e édition de Partage ta science, qui invite le public à découvrir le talent d'élèves du secondaire de la région, la représentation de la pièce de théâtre Collision(s), qui propose un voyage introspectif et poétique révélateur des résonances entre la recherche scientifique et l'expérience humaine, ou encore la finale internationale de FameLab, le plus ancien et le plus important des concours de communication scientifique au monde, et bien d'autres encore.

Les représentants des médias sont chaleureusement invités à se joindre à nous pour le premier événement de la saison, la projection, le 25 septembre, du court métrage de Cédric Klapisch et de Jean-Luc Perréard Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu'ils cherchent, La projection aura lieu en français, en présence de Fabiola Gianotti, directrice générale du CERN, des réalisateurs Cédric Klapisch et Jean-Luc Perréard, de Renzo Piano, architecte du Portail de la science, et de John Elkann, Président de la Fondazione Agnelli.


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JTS en a sélectionné quelques unes pour vous  :mais il y en a de nombreuses autres ... pour vous, pour vos élèves passionné-es, pour vos projets et des TM.



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Formation continue – Histologie du corps humain

Mise à jour de ses connaissances en histologie du corps humain (et comparaison possible avec d'autres espèces...
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Athéna – Programme d'études anticipées

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Ötzi, l'homme congelé du Néolithique

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Observations du ciel et du Soleil

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La rougeole : les mécanismes de son infectiosité, une biologie fascinante, et son retour une menace de santé publique

Les textes en noir sont de Roberto Cattaneo, ceux en Vert sont une traduction et synthèse par JTS aidé de l'IA

N.B: Dans les références des articles, le premier auteur est en général celui ou celle qui a fait les manips et le dernier celui ou celle qui dirige, pilote la stratégie, supervise et dirige le labo

Il a consacré sa carrière à comprendre la rougeole et nous en résume les grandes étapes...

Prof. Roberto Cattaneo, qui a fait ses études de biologie à l'UniGe (où JTS a eu l'honneur de le côtoyer), (PhD University of Heidelberg, Germany, postdoctoral studies at University of Zurich and Yale University) est maintenant chercheur à la fameuse Mayo Clinic aux USA. Il a passé toute sa carrière à étudier le virus de la Rougeole. C'est probablement un des meilleurs spécialistes mondiaux.  Il revient ici sur quelques étapes et nous explique les principaux mécanismes biologiques de ce virus fascinant- notamment son extrême infectiosité, sa capacité à échapper au système immunitaire et même à effacer la mémoire immunitaire (dévacciner en somme) et comment il peut rester des années dans le cerveau.
JTS présente ici ces étapes et les
travaux de son équipe qui les ont marquées...  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à ne pas nous croire, mais à se référer à ces articles ;-)  

 Cet exemple illustre la différence entre la recherche fondamentale, en biologie, qui cherche avant tout à comprendre les mécanismes du vivant, et la recherche clinique, en médecine, qui mobilise ces connaissances pour développer des traitements ou affiner des diagnostics. Si les retombées de la recherche appliquée sont souvent plus visibles et immédiates, elles s'appuient néanmoins sur les acquis de la recherche fondamentale. Cette dernière joue un rôle essentiel à long terme, même si son importance reste parfois dans l'ombre, sous-estimée ou méconnue du grand public et de certains politiques.

La rougeole : une infectiosité exceptionnelle une biologie fascinante, et le retour d'une menace de santé publique ?

Le virus de la rougeole en bref

Le virus de la rougeole est un virus à ARN immunosuppresseur et extrêmement contagieux, qui demeure l'une des principales causes de mortalité infantile. Malgré la disponibilité généralisée d'un vaccin efficace, l'infection représente encore 10 % de la mortalité mondiale des enfants de moins de 5 ans et constitue la huitième cause de décès dans le monde. Les enfants malnutris en sont les principales victimes, le décès résultant le plus souvent d'infections bactériennes secondaires, notamment de pneumonies favorisées par l'immunosuppression induite par la rougeole.
Cette immunosuppression peut durer deux à trois ans et s'accompagne d'une réduction des fonctions des lymphocytes T et B, rendant les enfants beaucoup plus vulnérables à de multiples agents pathogènes. Ce mécanisme repose principalement sur l'infection directe des lymphocytes B et T mémoire via le récepteur SLAM (signaling lymphocytic activation molecule), fortement exprimé à la surface de ces cellules et utilisé par le virus comme porte d'entrée principale.D'après  Janeway (2001) librement accessible iciDes données épidémiologiques à grande échelle confirment que la rougeole fragilise durablement l'immunité : Mina et al. (2015) ont montré que les enfants restent prédisposés aux infections opportunistes pendant deux à trois ans après l'infection (voir Fig. 4 de Science).Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :Mina et al. (2015) ici:

Voir aussi une interview de Prof Cattaneo dans le blog Seeker YouTube.com

Voir aussi dans JTS

Les principaux mécanismes de l'immuno humorale ?

Survivre à une infection confère souvent une immunité à vie contre l'agent pathogène responsable. Cette protection repose en grande partie sur deux « murs » de mémoire B : les plasmocytes à longue durée de vie et les lymphocytes B mémoire. Les processus cellulaires et moléculaires qui conduisent à leur production font l'objet de recherches intensives et ont des implications majeures pour la santé mondiale. En effet, si la quasi-totalité des vaccins actuels reposent sur leur capacité à induire une mémoire B, nous n'avons pas encore réussi à développer de vaccin contre certaines des maladies les plus meurtrières, comme le sida ou le paludisme. Les auteurs décrivent ici le processus en deux phases par lequel l'antigène conduit à la génération de plasmocytes longue vie et de lymphocytes B mémoire, et soulignent les défis que chacune de ces phases pose pour la conception de vaccins efficaces. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  Akkaya, et al. (2020)ici

Fig. 1: Two phases of the acquisition of B cell memory. 


Fig 1: commentaire [img]. Source :Akkaya, et al. (2020)ici

Sa biologie fascinante, en quelques questions

Comment a-t-il été découvert ?

Le virus de la rougeole est étroitement apparenté au virus de la peste bovine, une maladie du bétail aujourd'hui éradiquée. On pense que le virus de la rougeole a émergé d'un pathogène animal dans un foyer ancien de civilisation, lorsque la densité humaine a permis une transmission continue entre individus. Les premières descriptions précises de la rougeole remontent au IXe siècle, avec notamment la distinction d'avec la variole par un médecin arabe.
Des épidémies répétées ont été documentées en Europe et en Asie depuis le Moyen Âge. La rougeole, avec la variole, figure parmi les maladies de l'Ancien Monde qui ont décimé les populations amérindiennes après les explorations européennes. Lors de l'épidémie de 1846 aux îles Féroé, un médecin danois identifia plusieurs caractéristiques majeures : incubation de 14 jours, transmission respiratoire, contagiosité extrême et immunité à vie chez les personnes déjà exposées et ayant survécu.

The measles virus is most closely related to the rinderpest virus, a pathogen of cattle. It is postulated that measles virus evolved from an animal pathogen in an early center of civilization, where human populations attained sufficient densities to sustain continue transmission.
An Arab physician is credited for distinguishing smallpox from measles in the 9th century. Repeated epidemics of measles were recorded in European and Far Eastern populations since the Middle Age. It is estimated that tens of millions people died as a result of European explorations of the New World, largely due to the introduction in the native Amerindian populations of the Old World diseases smallpox and measles.
A Danish physician who worked on the remote Faroe Island during the large measles epidemics of 1846 deduced the highly contagious nature of the disease, the 14-days incubation period, the lifelong immunity present in older residents, and postulated a respiratory route of transmission.  Chapter 9 (Measle virus) of Fields Virology (vol. 3), 2023, pp 228-266

Quelles caractéristiques du virus déterminent sa pathogenèse ?

La capacité du virus de la rougeole à cibler certaines cellules dépend des récepteurs qu'il utilise. Deux jouent un rôle clé : SLAM, présent sur les cellules immunitaires, et nectin-4, exprimée dans les voies respiratoires. Leur combinaison explique à la fois l'immunosuppression et la très grande efficacité de transmission du virus (Mateo … & Cattaneo, 2015).
Un autre article (Cattaneo et la., 2019) article décrit aussi la structure du virus et son mode de réplication : un génome ARN protégé dans une coque protéique, transcrit et répliqué grâce à un complexe enzymatique. Ces mécanismes, qui permettent au virus d'échapper à l'immunité innée, sont présentés en détail dans la publication originale.
Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Mateo, … & Cattaneo,(2015) ici

The tropism of viruses is determined primarily by the proteins they use to enter cells, their receptors. Measles virus interacts with two different receptors: first, the primary receptor signaling lymphocyteactivation molecule (SLAM, CD150), and then the adherens junction protein, nectin-4. Measles virusinfection of SLAM-expressing immune cells causes immunosuppression, and infection of upper airways epithelial cells expressing nectin-4 accounts for extremely efficient transmission of the virus.The Figure belowexplains how measles virus spreads in its host. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Mateo, … & Cattaneo,(2015)  ici

How the measles virus spreads in its host
Figure 2 : commentaire  source Mateo, … & Cattaneo,(2015) ici

La structure de la particule virale et sa réplication dans la cellule

Les particules du virus de la rougeole renferment un génome ARN négatif, protégé par une coque protéique en forme d'hélice. Celui-ci code pour un petit nombre de protéines essentielles : des enzymes de réplication, des protéines de fusion et d'attachement, ainsi qu'une matrice qui organise l'assemblage viral. La réplication démarre aussitôt que le virus pénètre dans la cellule, avec une transcription séquentielle qui produit un gradient d'ARN messagers. Les nouveaux génomes sont encapsidés dès leur formation, ce qui permet au virus d'échapper aux défenses de l'immunité inné


Figure 3  Schéma d'une particule de virus de la rougeole (D haut) et de son génome ARN (D bas). La particule est représentée avec ses principaux composants : la ribonucléocapside (ARN + protéine N) associée aux protéines P et L (polymérase), les protéines de fusion (F) et d'attachement (H), ainsi que la protéine de matrice (M) qui organise l'assemblage viral. Le génome (≈16 kb) code six protéines majeures, et le gène P code aussi pour les protéines V et C. :[img] Modofié d'après Cattaneo & al. (2019) ici

Measles virus particles carry a negative strand copy of the genome. The genome is tightly covered by its nucleocapsid protein, forming an helical ribonucleocasid. This structure protects the RNA genome from degradation by cellular nucleases. This ribonucleocapsid is replicated by the polymerase complex, constituted by the large (L) protein and four copies of the phosphoprotein (P). The membrane fusion apparatus has two transmembrane components: a tetrameric receptor attachment protein named hemagglutinin (H), and a trimeric fusion protein (F). The membrane-associated matrix protein (M) organizes particle assembly and regulates fusion efficiency. The RNA genome is about 16.000 bases in length and contains six genes coding for the proteins mentioned above. In addition, the P gene codes for the V and C proteins that control innate immunity.

The replication cycle begins with transcription immediately after ribonucleocapsid delivery to a cell.  The RNA polymerase complex accesses the negative strand genome through an entry site located near its 3' end. It then transcribes the first gene (N) with high processivity but re-initiates mRNA synthesis with less than 100% efficiency at every gene junction, resulting in a gradient of transcript levels. Replication occurs when enough new viral proteins are available. Newly formed antigenomes and genomes are immediately encapsidated, avoiding the formation of double-stranded RNA that would induce innate immunity.

Par quel mécanisme ce virus efface-t-il une bonne partie de l'immunité acquise - contre d'autres pathogènes aussi ?

L'immunosuppression provoquée par la rougeole est connue depuis plus d'un siècle, mais son mécanisme n'a été élucidé que récemment. Le virus utilise le récepteur SLAM, présent sur les lymphocytes B et T mémoire, pour les infecter et les détruire, effaçant ainsi une partie de la mémoire immunitaire. Les souches vaccinales, en revanche, ont été adaptées à utiliser aussi une protéine exprimée dans toutes le cellules (CD46) comme récepteur. Cependant leur réplication reste incomplète, ce qui alerte rapidement le système immunitaire. Ce contraste explique pourquoi la rougeole sauvage fragilise durablement les défenses immunitaires, alors que le vaccin protège à la fois de la maladie et de l'immunosuppression. (Leonard,… ] Cattaneo, 2010) ici 

Immunosuppression after measles has been known for more than 100 years: in 1908 a pediatrician working in Vienna reported the loss of skin test reactivity and the reactivation of tuberculosis after measles. However, how measles virus causes immunosuppression remained unclear until about two decades ago.

Measles is a respiratory virus, and everybody assumed that it replicates initially in the respiratory epithelium. Different theories were considered regarding how replication in the airway may impact immune system function for months or years, but none was proven. The discovery that the measles virus primary receptor is a protein expressed at high levels on memory B- and T-lymphocytes was fundamental to solve the riddle of how it causes immunosuppression.

In the year 2000 two groups, using different approaches, identified a protein allowing the entry of wild type measles virus strains into cells. This protein, the signaling lymphocytic activation molecule (SLAM) is expressed selectively in activated lymphocytes, including those that have memory function. This discovery implied that measles virus may actively replicate in, and eliminate, these cells. This would wipe out the memory of previous infection, which would manifest as immunosuppression. This hypothesis was verified by generating a virus unable to enter cells via SLAM; when inoculated in monkeys, this virus was attenuated and induced strong adaptive immune responsesLeonard,…& Cattaneo, (2010) ici

While wild type measles virusstrains causeimmunosuppression,vaccinestrain protect from it. These strains, which were passaged on non-human cells to attenuatethem,

indiscriminately enters cells expressing a ubiquitous protein, the regulator of complement activation CD46. Rather than sequentially entering target tissues through specific receptors, they start replication in different tissues, but do not complete it. Abortive replication ofthe vaccine strain alarms the immune system,which wins the race with the virus. This prevents not only acutemeasles, but also the destruction of many immune cells resulting in long-term immunosuppression.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Figure 4  [img]  Après une rougeole, on observe d'abord une chute importante du nombre de lymphocytes (lymphopénie) (rouge), suivie d'une expansion des lymphocytes spécifiques contre le virus. Le graphique prolonge cette dynamique pour illustrer comment l'immunité se reconstitue peu à peu au fil du temps, tout en suggérant que cette perturbation pourrait laisser une empreinte durable sur la résistance aux autres infections voir la figure originale dans  Mina, & al. (2015) ici

Voir aussi 

  • SLAM as primary receptor:  Tatsuo,& al. (2000) hici
  • SLAM-blind virus infection of primates: J. Virol. 84, 3413-3420 (2010) Leonard,…& Cattaneo, (2010) ici

Quels mécanismes produisent cette contagion extrême ?

La rougeole est le virus respiratoire le plus contagieux connu : une personne infectée peut en contaminer 12 à 18 autres, bien plus que la grippe ou le SARS-CoV-2. Cette efficacité remarquable s'explique par plusieurs mécanismes : le virus atteint l'épithélium respiratoire par la face basolatérale (et non par la face à l'air) via le récepteur nectin-4, se propage très vite de cellule à cellule, et quitte l'hôte non pas isolément mais sous forme d'agrégats infectieux constitués de dizaines de cellules encore vivantes et métaboliquement actives, capables de diffuser le virus de manière massive (des milliers et parfois des centaines de milliers de virus) dans les gouttelettes émises lors de la toux. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Mühlebach,…& Cattaneo (2011) ici

The highly contagious nature of measles was recognized in the 1846 epidemics in the Faroe Islands. Recent analyses concluded that measles is the most infectious human respiratory virus: on average, one individual with measles infects 12-18 susceptible people in a population without immunity. Measles is several times more infectious than influenza of SARS-CoV-2.
But how does this work? Several measles-specific processes may account for its outstanding contagion efficiency.

It was initially assumed that measles virus enters the respiratory epithelium from the apical side. However, the discovery that measles replicates in immune cells suggested another hypothesis: infected immune cells may deliver measles virus to airway epithelia from the basolateral side through a receptor protein located there. Indeed, about 20 years ago a controlled experiment indicated that measles virus preferentially transduces the basolateral surface of human airway epithelia.

This hypothesis was confirmed by the identification of nectin-4. This cell adhesion protein is expressed at high levels on the epithelium of the trachea, an organ that measles virus uses as a trampoline to efficiently jump out of the host. Additional factors contribute to the extremely high infectivity of measles virus: First, the delivery of large amounts of infectious virus to airway epithelia cell by infected lymphocytes, resulting in a bulk effect that overwhelms innate immunity defenses. Second, extremely rapid spread in the airway epithelium: "trains" of measles virus genomes were shown to rapidly move from cell to cell using cytoskeletal rings located on their apex. Third, measles virus exits the host in the form of large infectious centers consisting of dozens of cells. Video analyses of these infectious centers, which begin to detach from primary airway epithelia about a week after inoculation, revealed persistent ciliary beating, implying functional metabolism. Thus, distinct processes that occur during measles virus airway infections may contribute to the strikingly high measles reproductive number. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici


Fig 5: Dans cette vidéo (cliquer) on voit un de ces agrégats de  cellules encore vivantes (on voit les cils s'agiter sur le coté G notamment), Chacun de ces agrégats qui sont projetés hors du malade ""host exit" en toussant contiennent chacun des milliers de viru, ce explique le taux d'infectiosité extrêmement élevé  [img Source : PLOS Path.17, e1009458, 2021;   Hippee, Cattaneo, R., & Sinn, P. L. (2021). ici

Voir aussi 

  • nectin-4 as "host exit" receptor  Mühlebach,…& Cattaneo (2011) ici

Le virus infecte parfois, lentement, le cerveau

Dans de rares cas, le virus de la rougeole persiste dans le cerveau et provoque, plusieurs années après l'infection initiale, une encéphalite sclérosante subaiguë (SSPE) — une maladie toujours fatale qui entraîne un déclin cognitif, des troubles moteurs, puis le coma. Faute de modèle animal fidèle, la compréhension des mécanismes repose surtout sur l'analyse de tissus cérébraux humains. Ces travaux montrent que le virus, privé de récepteur neuronal dédié, s'adapte par des mutations : certaines bloquent l'assemblage des particules, d'autres favorisent la fusion cellulaire et une propagation lente mais continue de cellule à cellule. L'étude récente d'un cerveau entier de patient a permis de reconstituer les étapes de cette expansion virale et d'identifier des mutations clés, notamment sur la protéine de matrice.

Rarely measles virus persists and spreads to the brain causing slow but always lethal subacute sclerosing panencephalitis. This devastating disease, which causes cognitive decline, loss of motor function, seizures and coma, occurs several years after acute measles in 1 of 10,000 individuals. There is no cure, but measles vaccination prevents SSPE.
The mechanisms of measles virus entry and persistence in the brain are difficult to analyze because an animal model that faithfully replicates the selective environment of the human brain is not available. Under these circumstances, most knowledge about how measles virus adapts to the brain comes from the analyses of autopsy materials. These analyses revealed that measles virus particle assembly is often disabled by mutations. However, other mutations facilitate measles virus-induced cell-cell fusion, allowing slow but continuous spread.
Exceptionally, in one case the entire frozen brain of an SSPE patient was donated. This allowed in-depth sequencing analyses of measles virus spread to many distinct brain area. A dedicated bioinformatic pipeline was developed to reconstruct the spatial dynamics of measles virus spread in this brain. These analyses indicated that multiple mutations favored brain spread. Importantly, these mutations were located on two different genome populations.
Three distinct phases of measles virus spread were proposed, which are visualized in the Figure below (Yousaf, … & Cattaneo (2023) ici). Initially, the measles virus genome diversified in the frontal cortex and distinct sub-populations emerged. In the second phase two complementary genomes, named G1 and G2, migrated outward to proximal regions. A single amino acid mutation of the matrix protein is thought to be crucial to start outward migration In a third phase the two complementary genome populations spread everywhere in this brain. The central relevance of a matrix protein mutation (M-F50S) was recently demonstrated experimentally (Yousaf,... & Cattaneo, 2025) ici
In short, In the absence of a neural receptor, measles virus adapts to the brain by accumulating mutations decreasing the activation energy of its membrane fusion apparatus. These mutation sets differ for each SSPE case, but consistently disable particle assembly while facilitating cell-to-cell spread. A newly recognized property of measles virus spread in the brain is the development of collective infectious units, which facilitate spread by enabling rapid re-calibration of fusion activity
. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici:


 Brain tropism acquisition: The spatial dynamics and evolution of a measles virus collective infectious unit that drove lethal subacute sclerosing panencephalitis,Iris Yousaf William W. Hannon ... Roberto Cattaneo,
Figure 6: Schéma illustrant l'hypothèse d'une expansion du virus de la rougeole (MeV) dans le cerveau au cours du temps. Sont représentées l'émergence de sous-populations (G1 en rouge, G2 en bleu, G-FC2 en noir), leur circulation entre différentes régions cérébrales et l'évolution de la protéine F par troncature de sa queue.[img]. Source : https://doi.org/10.1371/journal.ppat.1011817.g008 

Le retour de l'agent pathogène le plus contagieux connu  ?

« Alors que le vaccinoscepticisme était autrefois plus présent en Europe, et particulièrement marqué en France — (En 2016, 41 % des Français interrogés exprimaient une opinion défavorable sur la sécurité des vaccins, (Thilly, & al., 2025)», il se développe maintenant rapidement aux USA et les cas de rougeole flambent. (les textes en noir sont des auteurs mentionnés - Traduits par AI et révisés par JTS)

    Berkley (2025) dans Science ici, avertit que la résurgence de la rougeole aux États-Unis constitue un avertissement sévère. La rougeole est l'agent pathogène le plus contagieux connu. À la moitié de cette année seulement, le nombre de cas de rougeole aux États-Unis était déjà supérieur (plus de 1300 cas et 3 décès) à celui enregistré au cours de n'importe quelle année depuis que le virus a été déclaré éliminé dans le pays en 2000.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici


    Dans la très réputée revue JAMA Anderer (2025) ici: écrit " À la mi-2025, le nombre de cas de rougeole aux États-Unis a déjà dépassé celui enregistré lors de n'importe quelle année depuis que le virus a été déclaré éliminé en 2000, selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
À la mi-juillet, 1309 cas de rougeole, dont 3 décès, avaient été confirmés dans 39 États américains, une augmentation considérable par rapport aux 285 cas signalés pour l'ensemble de l'année 2024. Le nombre actuel de cas est même légèrement supérieur à celui de 2019, dernière année où une flambée avait menacé le statut d'élimination de la rougeole aux États-Unis. Environ 29 foyers épidémiques expliquent 88 % des cas actuels, ce qui indique une propagation concentrée dans certaines régions. Le Texas est particulièrement touché, avec plus de 700 cas recensés cette année. La majorité des cas — environ 92 % — concerne des personnes non vaccinées contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR), ou dont le statut vaccinal est inconnu. Quatre pour cent supplémentaires ont été diagnostiqués chez des personnes n'ayant reçu qu'une seule dose du vaccin ROR, au lieu des deux doses recommandées, qui protègent contre la rougeole avec une efficacité de 97 %.
Les enfants et adolescents de moins de 20 ans représentent 66 % des cas actuels, les plus jeunes étant particulièrement vulnérables. Parmi les 375 enfants de moins de 5 ans atteints de rougeole, 79 — soit 21 % — ont dû être hospitalisés." Trad JTS/AI
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    On voit aux USA réapparaître des cas où le virus de la rougeole dans le cerveau cause l'encéphalite SSPE chez des enfants trop jeunes pour avoir été vaccinés (que la vaccination de l'entourage aurait pu protéger) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Washington Post du 12 septembre

    Berkley (2025)  ici, met ce constat inquiétant en rapport avec la nomination à la tête du NIH d'un Vaccinosceptique qui a recommandé l'huile de foie de morue et la vitamine A, puis des recommandations ambiguës.  "Despite the clear and present threat of measles and the potential loss of elimination status, Secretary Kennedy, who has a long history of questioning the value and safety of measles vaccines, initially focused on recommending treatment with vitamin A and cod liver oil (in places where severe deficiencies of vitamin A are common, supplementation with vitamin A reduces the incidence of blindness in individuals with measles and does improve survival, but this deficiency is not common in the US). Although he was eventually pressured into endorsing the measles, mumps, and rubella vaccine, he continues to offer contradictory and confusing advice.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

    Fieldhouse (2025) dans une news de Nature ici décrit comment Kennedy a aussi tenté de faire retirer un article scientifique basé sur de de très larges données (Andersson, & al. 2025) dans Annals of Internal Medicine ne trouvant aucun lien entre l'aluminium dans les vaccins et des maladies Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Au-delà de ces sombres constats, des perspectives porteuses d'espoir !

  • Vacciner contre les fake news est efficace !
    Foolproof : A psychological vaccine against fake news. (2023, février 6). https://www.cam.ac.uk/stories/foolproof

    Kupferschmidt, K. (2024, octobre 31). Can people be 'inoculated' against misinformation? https://www.science.org/content/article/can-people-be-inoculated-against-misinformation

  • Si la peau produit des Lymphocytes B systémiques, vacciner par le microbiote, sans injection, serait possible.
    La peau tolère le microbiote dans la peau, mais le système immunitaire  (Si) produit des Anticorps (Ac) luttant énergiquement conte ces memes bactéries dans le reste du corps (Ac systémiques) ... ce paradoxe n'était pas bien expliqué.
    Cette sélectivité est élucidée par les recherches de Djanet Bousbaine : elle révèle le mécanisme par lequel le SI produit à partir du microbiote dans la peau des lymphocytes B générant des Ac dirigés contre un antigène (Ag) de ces bactéries dans le reste du corps si elles venaient à passer la barrière de la peau.  "Preemptivee imunity"  L'Ag commun à de nombreuses bactéries commensales est la cell wall–attached accumulation-associated protein (Aap) Elle suggère que cela ouvre la possibilité de vacciner : en introduisant dans la peau des bactéries produisant cet Aap lié à l'antigène  contre lequel on veux vacciner (AgV) on redirige ce mécanisme contre l'Ag Vaccinal ce qui déclenche une robuste vaccination locale et systémique. On pourrait vacciner sans piqûre !

    Bousbaine, D. (2025, juillet 3). The vaccine we all wear : Skin microbiota can be engineered into topical vaccines | Science. Science News.

    Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici:



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Références:

  • Akkaya, M., Kwak, K., & Pierce, S. K. (2020). B cell memory : Building two walls of protection against pathogens. Nature Reviews Immunology, 20(4), 229‑238. https:// doi.org/10.1038/s41577-019-0244-2
  • Anderer, S. (2025). US Measles Cases Hit 25-Year High. JAMA, 334(8), 661. https://doi.org/10.1001/ jama.2025.10974
  • Andersson, N. W., Bech Svalgaard, I., Hoffmann, S. S., & Hviid, A. (2025). Aluminum-Adsorbed Vaccines and Chronic Diseases in Childhood. Annals of Internal Medicine. https://doi.org/10.7326/ANNALS-25-00997
  • Berkley, S. (2025). Unraveling the arc of vaccine progress. Science, 389(6763), eaea7053. https://doi.org/10.1126/science.aea7053
  • Cattaneo, R., Donohue, R. C., Generous, A. R., Navaratnarajah, C. K., & Pfaller, C. K. (2019). Stronger together : Multi-genome transmission of measles virus. Virus Research, 265, 74‑79. https:// doi.org/10.1016/j.virusres.2019.03.007
  • Fieldhouse, R. (2025). RFK Jr demanded a vaccine study be retracted—The journal said no. Nature, 645(8079), 13‑14. https://doi.org/10.1038/d41586-025-02682-9
  • Hippee, C. E., Singh, B. K., Thurman, A. L., Cooney, A. L., Pezzulo, A. A., Cattaneo, R., & Sinn, P. L. (2021). Measles virus exits human airway epithelia within dislodged metabolically active infectious centers. PLOS Pathogens, 17(8), e1009458. https:// doi.org/10.1371/journal.ppat.1009458
  • Janeway, C. A., Travers, P., Walport, M., & Shlomchik, M. (2001). Immunobiology. New York and London: Garland Science. ici
  • Leonard, V. H. J., Hodge, G., Reyes-del Valle, J., McChesney, M. B., & Cattaneo, R. (2010). Measles Virus Selectively Blind to Signaling Lymphocytic Activation Molecule (SLAM; CD150) Is Attenuated and Induces Strong Adaptive Immune Responses in Rhesus Monkeys. Journal of Virology, 84(7), 3413‑3420. https://doi.org/10.1128/jvi.02304-09
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  • Mühlebach, M. D., Mateo, M., Sinn, P. L., Prüfer, S., Uhlig, K. M., Leonard, V. H. J., Navaratnarajah, C. K., Frenzke, M., Wong, X. X., Sawatsky, B., Ramachandran, S., McCray, P. B., Cichutek, K., von Messling, V., Lopez, M., & Cattaneo, R. (2011). Adherens junction protein nectin-4 is the epithelial receptor for measles virus. Nature, 480(7378), 530‑533. https://doi.org/10.1038/nature10639
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  • Thilly, N., Michel, M., Bruel, S., Gagneux-Brunon, A., Gilberg, S., Banaszuk, A.-S., Gauchet, A., Giraudeau, B., Mueller, J. E., & Bocquier, A. (2025). Improving human papillomavirus vaccination coverage in France : A need to act but not to rush. Nature Communications, 16(1), 5346. https://doi.org/10.1038/s41467-025-60874-3
  • Yousaf, I., Hannon, W. W., Donohue, R. C., Pfaller, C. K., Yadav, K., Dikdan, R. J., Tyagi, S., Schroeder, D. C., Shieh, W.-J., Rota, P. A., Feder, A. F., & Cattaneo, R. (2023). Brain tropism acquisition : The spatial dynamics and evolution of a measles virus collective infectious unit that drove lethal subacute sclerosing panencephalitis. PLOS Pathogens, 19(12), e1011817. https://doi.org/10.1371/ journal.ppat.1011817
  • Yousaf, I., Domanico, L., Nambara, T., Yadav, K., Kelly, L. K., Trejo-Lopez, J., Shieh, W.-J., Rota, P. A., Devaux, P., Kanekiyo, T., Taylor, M. P., & Cattaneo, R. (2025). The measles virus matrix F50S mutation from a lethal case of subacute sclerosing panencephalitis promotes receptor-independent neuronal spread. Journal of Virology. https://doi.org/10.1128/jvi.01750-24

Le rapace qui attend le feu rouge , caché par les voitures, pour foncer sur ses proies.

Introduction

Dinets (2025) ici  décrit ses observations d'un rapace qui attend signal sonore du  feu rouge pour longer au raz du sol les voitures arrêtées et foncer sur ses proies. Cette étude décrit le cas d'un jeune autour de Cooper (Accipiter cooperii) ayant appris à associer un signal sonore de passage piéton à la formation de files de voitures, qu'il utilisait comme couvert pour approcher des oiseaux. Un exemple rare et documenté d'adaptation comportementale individuelle à un environnement urbain complexe, L'auteur n'hésite pas à recourir dans son récit à des formulations finalistes et anthropocentrées, ce qui ajoute à la vivacité du témoignage, mais n'aide pas pour enseigner  les modèles explicatifs de l'évolution. C'est donc une occasion idéale de questionner avec les élèves la manière dont on interprète et décrit les comportements animaux.  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Abstract structuré de l'article (traduit)

"Introduction – Les oiseaux des milieux urbains doivent composer avec un environnement complexe et exigeant. Dans cette étude, les chercheurs décrivent une adaptation comportementale particulièrement remarquable chez l'autour de Cooper (Accipiter cooperii).

Méthodes – Les observations ont été réalisées à l'œil nu dans un habitat urbain du New Jersey, où l'autour de Cooper séjourne principalement en hiver.

Résultats – Un jeune autour de Cooper a été vu en train de chasser près d'une intersection routière, en utilisant les files de voitures arrêtées au feu rouge comme camouflage. Or, ces files n'étaient suffisamment longues que lorsque le feu passait en mode « traversée piétonne ». L'oiseau semblait avoir appris à se préparer à attaquer dès que les signaux sonores annonçaient ce passage en mode piéton.

Discussion – Un tel comportement suppose que l'oiseau ait élaboré une carte mentale des lieux et compris le lien entre les signaux sonores et la modification du flux de circulation — un exploit intellectuel remarquable pour un individu probablement nouvellement arrivé en ville. Un tel niveau de compréhension et d'exploitation des schémas de circulation humaine n'avait encore jamais été documenté chez un animal sauvage." Traduction de Dinets (2025) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Comment un autour de Cooper a appris à utiliser les feux de circulation pour mieux chasser

Adult Cooper's hawk dispatching a house sparrow. Image: Vladimir Dinets.
Fig 1: Autour de Cooper adulte capturant un moineau domestique.  [img]. Photo : Vladimir Dinets.

Le Dr Vladimir Dinets, professeur associé de recherche à l'Université du Tennessee, est zoologiste, spécialisé en comportement animal, écologie et conservation. Depuis 2025, il enseigne également les mathématiques à l'université Rutgers. Il est l'auteur d'un article récemment publié dans Frontiers in Ethology qui documente l'adaptation remarquable d'un nouvel arrivant dans un environnement urbain. Un autour de Cooper, rapace de taille moyenne originaire d'Amérique du Nord, semble avoir appris à adapter sa stratégie de chasse pour attaquer un groupe d'oiseaux précisément au moment où les voitures s'alignent à un feu rouge, après avoir été alerté par un signal sonore indiquant que la phase rouge durerait plus longtemps que d'habitude. Dans cet éditorial invité, il décrit ses observations.

"Il y a de nombreuses années, j'ai passé quelque temps dans le cratère du Ngorongoro, lieu unique en Afrique où d'immenses troupeaux d'animaux sont observés par des foules tout aussi impressionnantes de touristes en 4x4, et où les embouteillages de toutes sortes sont fréquents. Un soir, autour d'un feu de camp, un guide local m'a raconté que certains buffles avaient compris la signification des clignotants et savaient s'écarter à temps des jeeps et des Land Rovers qui tournaient.

Je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier cette histoire, mais elle a éveillé mon intérêt pour la perception et les interactions des animaux avec les véhicules humains. L'interaction la plus courante est, hélas, la collision fatale. Mais ce n'est pas toute l'histoire : de nombreux animaux ont appris à utiliser les voitures à leur avantage, et les oiseaux y excellent particulièrement. Les corbeaux lâchent des noix, des palourdes, voire de petits vertébrés sur des routes fréquentées pour qu'ils soient tués ou brisés par les véhicules. Les charognards, comme les corvidés, surveillent les routes pour se nourrir de la faune écrasée. Sur de nombreuses autoroutes américaines, des familles de corbeaux ou de corneilles se répartissent des tronçons qu'elles inspectent du matin au soir. Certains passereaux récupèrent les insectes morts sur les carrosseries, ou nichent dans des véhicules, trains ou bateaux en mouvement. De petits oiseaux utilisent même les voitures comme abri mobile pour échapper aux rapaces, et dans une ville ukrainienne, on sait depuis longtemps que des buses exploitent voitures et tramways pour approcher leurs proies à couvert.

L'attaque au passage piéton

C'est en cherchant ce genre d'interactions que j'ai remarqué un comportement intrigant à une intersection près de chez moi. L'endroit n'était pas particulièrement animé : même à l'heure de pointe, seules quelques voitures attendaient au feu. Mais, parfois, un piéton appuyait sur le bouton de traversée, ce qui allongeait la phase rouge et formait une file plus longue, atteignant un petit arbre de rue au feuillage dense. C'est alors que le feu émettait un signal sonore destiné aux personnes aveugles.

The study area. The route used by the hawk to attack a flock of birds feeding in front of house #2 is shown with white arrows. The hawk appeared in the tree in front of house #11 as soon as sound signals at the streetlight at the intersection (marked with white asterisks) indicated that red light will be longer than usual, and attacked when the queue of cars reached house #8, making it possible for the hawk to move to the tree in front of house #1 without being visible to potential prey. Credit: Dinets, 2025.
Fig 2: Zone d'étude. L'itinéraire emprunté par l'autour pour attaquer un groupe d'oiseaux se nourrissant devant la maison n° 2 est indiqué par des flèches blanches. L'oiseau apparaissait dans l'arbre situé devant la maison n° 11 dès que les signaux sonores du feu de circulation à l'intersection (indiquée par des astérisques blancs) annonçaient que la phase rouge durerait plus longtemps que d'habitude, puis attaquait lorsque la file de voitures atteignait la maison n° 8, ce qui lui permettait de rejoindre l'arbre situé devant la maison n° 1 sans être visible de ses proies potentielles. [img]. Source : Vladimir Dinets.


Un matin d'hiver, alors que j'attendais au feu, j'ai vu un autour de Cooper sortir de ce petit arbre, raser le trottoir le long de la file de voitures, virer brusquement, traverser entre deux véhicules et plonger sur une proie près d'une maison.

En observant les jours suivants, j'ai découvert que la maison visée appartenait à une famille habituée à manger dans son jardin, laissant derrière elle miettes et restes, qui attiraient moineaux, colombes et parfois étourneaux. C'est ce que le rapace convoitait.

Ce qui m'a frappé, c'est que l'attaque survenait uniquement lorsque la file de voitures s'étendait jusqu'à l'arbre, ce qui n'arrivait qu'après activation du mode piéton. Dès que le signal sonore retentissait, l'autour se perchait dans l'arbre, attendait l'allongement de la file, puis attaquait à couvert.

Intelligence et mémoire spatiale

Cela signifie que l'oiseau avait compris le lien entre le signal sonore et la longueur future de la file, et qu'il possédait une carte mentale précise des lieux : lorsque la file atteignait son arbre, il ne pouvait plus voir ses proies et devait se fier à la mémoire.

Il s'agissait d'un jeune individu. Les autours de Cooper nichent rarement en ville dans cette région, mais sont des visiteurs hivernaux réguliers. Ce rapace, probablement arrivé depuis quelques semaines seulement, avait déjà intégré cette stratégie.

L'hiver suivant, j'ai vu un autour adulte chasser de la même manière, probablement le même individu. L'été d'après, le signal sonore a cessé de fonctionner, et les habitants de la maison ont déménagé, mettant fin aux rassemblements d'oiseaux. Depuis, aucun autour n'a été observé à cet endroit.

Une adaptation urbaine remarquable

L'autour de Cooper fait partie d'un petit nombre de rapaces ayant réussi à s'adapter à la vie urbaine, un environnement difficile et dangereux, surtout pour un prédateur de proies vivantes : éviter vitres, câbles, véhicules… tout en capturant sa nourriture chaque jour. Ces observations montrent que cette espèce peut survivre — et même prospérer — en ville, grâce à une remarquable capacité d'apprentissage.

La survie des plus intelligents ?

[NdJTS cette formulation pourrait être discutée avec les élèves ... car l'évolution ne favorise pas la survie mais la reproduction,... et le terme d'intelligence ressemble beaucoup à de l'anthropocentrisme. Cf. p. ex  Betz, & C (2019) ici]

Ces observations montrent que l'autour avait compris le lien entre le signal sonore et la longueur future de la file de voitures. L'oiseau devait aussi disposer d'une carte mentale précise des lieux : lorsque la file atteignait son arbre, il ne pouvait plus voir l'endroit où se trouvaient ses proies et devait s'y rendre de mémoire.

Il s'agissait d'un jeune individu. Dans cette région, les autours de Cooper nichent rarement en ville mais sont des visiteurs hivernaux fréquents. L'oiseau que j'observais était donc presque certainement un migrant, installé depuis seulement quelques semaines, et il avait déjà appris à exploiter les feux de circulation et leurs rythmes. Une prouesse, à mes yeux."

Immature Cooper's hawk in an ambush. Image: Vladimir Dinets.
Fig 3:  Autour de Cooper Immature à l'affut. [img]. Source :Vladimir Dinets. Frontiers in Ethology — un exemple frappant d'adaptation comportementale à un environnement anthropisé, à découvrir et à partager en classe. En n'oubliant de référer l'auteur Dinets(2025) ici 

Références:

  • Dinets, Vladimir. "Street Smarts: A Remarkable Adaptation in a City-Wintering Raptor." Frontiers in Ethology 4 (May 23, 2025). https://doi.org/10.3389/fetho.2025.1539103.
  • Betz, N., Leffers, J. S., Thor, E. E. D., Fux, M., de Nesnera, K., Tanner, K. D., & Coley, J. D. (2019). Cognitive Construal-Consistent Instructor Language in the Undergraduate Biology Classroom. CBE—Life Sciences Education, 18(4), ar63. https://doi.org/10.1187/cbe.19-04-0076

FC De l’infiniment grand à l’infiniment petit avec les élèves du secondaire II // 29 Aout La Nuit des chauves-souris 2025


De l'infiniment grand à l'infiniment petit avec les élèves du secondaire II

Formation continue : De l'infiniment grand à l'infiniment petit avec les élèves du secondaire II

Comment intégrer la physique quantique, la relativité générale et la cosmologie dans les programmes de physique
Inscription en ligne

Public cible

  • Enseignant-e-s secondaire II formation générale

Disciplines

  • Physique

Compétences transversales

  • Conception de cours - Didactique et méthodologie
  • Développement de l'enseignement

Objectif

La physique classique du XVIIe au XIXe demeure le cadre de la description de la réalité dans de nombreux domaines scientifiques et technologiques, et sa maîtrise conditionne l'accès aux théories physiques modernes. Ainsi, elle constitue le socle des programmes du secondaire, la physique moderne n'étant le plus souvent abordée qu'au niveau post-maturité. De ce fait, une majorité d'élèves se retrouve coupé d'une connaissance, même vulgarisée, de la physique du dernier siècle. Les défis relevés par les théories développées au XXe constituent une excellente opportunité d'aborder en profondeur différents aspects de la démarche scientifique, notamment les limites des théories classiques rencontrées dans leurs cours, le rayon d'application d'une théorie et les liens épistémologiques et ontologiques entre théories physiques. Ces différents sujets s'inscrivent dans un cadre interdisciplinaire, qui permet de tisser les liens entre sciences expérimentales, mathématiques, histoire et philosophie. Pour introduire les élèves à cette physique, il est nécessaire de créer les conditions d'enseignement appropriés, notamment par la production et le partage de matériel d'enseignement adapté au niveau des élèves en physique et en mathématiques et qui puisse naturellement s'inscrire dans les programmes du secondaire II.

Contenu

Deux projets pédagogiques adressés au secondaire II ont été développés ces dernières années en Suisse Romande et au Tessin, visant d'une part à introduire les idées de la physique quantique, d'autre part les concepts de la relativité générale en passant par la cosmologie. Dans cette formation, on débutera par l'exposé des motivations, des enjeux ainsi que des modalités de création de nouveau matériel d'enseignement, puis des extraits de séquences et d'activités seront présentées et commentées avec la participation des enseignants présents. On présentera un site internet dédié à l'enseignement de la physique quantique et offrant un large éventail de ressources commentées. Nous présenterons aussi les résultats de deux études mesurant l'impact de ces activités sur la motivation et l'apprentissage des élèves, l'une menée sur 4 ans pour la cosmologie et la relativité générale, l'autre le semestre dernier pour la physique quantique. La formation se terminera par une discussion sur les pratiques des enseignants, les limitations et les perspectives envisageables dans le contexte suisse.

Lieu : Université de Genève (salle à confirmer)

Format : présenciel

Langue du cours
: Français

Dates 3.10.2025, 9h00-16h30

Délai d'inscription 15.09.2025

Organisation SCNAT, Swiss Quantum Initiative, Commission romande de physique

Intervenant-e-s
Alice Gasparini, Chira Caprini, Nicolas Brunner, Augustin Baas

Prix Gratuite

Remarques Remboursement du transport en train sur la base du ½ tarif depuis Suisse ou France voisine, repas de midi offert.

SSPMP – Société suisse des Professeurs de Mathématique et de Physique

offre du prestataire


Bientôt  la nuit des chauve-souris !



Logos CCO, Muséum Genève, Les Evaux
Nuit des chauves-souris 2024

Événement à ne pas manquer:
la Nuit des chauves-souris 2025
à Genève!

Cette année encore, le Parc des Evaux accueillera la traditionnelle Nuit des chauves-souris genevoise, vendredi 29 août 2025 de 18h à 22h. Ce rendez-vous annuel, devenu incontournable pour les familles et les passionné·es de nature, promet une soirée riche en découvertes avec des stands scientifiques, des balades acoustiques, des conférences éducatives, ainsi que des jeux spécialement conçus pour les enfants. Une occasion unique de percer les mystères de ces gardiennes de la nuit!

Depuis presque trois décennies, la Nuit des chauves-souris contribue à la prise de conscience collective sur l'importance de protéger ces curieux mammifères nocturnes, menacés par la pollution lumineuse, la perte de leur habitat ou encore l'utilisation de pesticides. Les chauves-souris jouent en effet un rôle essentiel dans le maintien de l'équilibre des écosystèmes. En Suisse, elles régulent par exemple les populations d'insectes. Dans d'autres régions du monde, elles pollinisent certaines plantes et disséminent des graines. Cette 29e édition espère donc encourager des comportements respectueux de leur environnement et des pratiques favorisant leur protection.

La conférence sur la pollution lumineuse, prévue à 19h, 20h et 21h, abordera l'impact des activités humaines sur la vie de ces mammifères volants, actifs la nuit et particulièrement sensibles à la lumière artificielle. Des stands scientifiques en plein air, sur des thèmes comme l'écholocalisation, le régime alimentaire et l'évolution des chiroptères, permettront aux visiteurs et visiteuses d'approfondir leurs connaissances sur les chauves-souris. Des activités ludiques seront proposées aux enfants tout au long de la soirée, assurant une expérience éducative et divertissante pour toute la famille.

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Le Restaurant des Evaux, ainsi qu'une buvette, proposeront des boissons fraîches, des en-cas et des plats cuisinés.

Organisation de la Nuit des chauves-souris genevoise: Centre de Coordination Ouest pour l'étude et la protection des chauves-souris (CCO-Genève) et le Muséum d'Histoire Naturelle de Genève, en partenariat avec la Fondation des Evaux et le Restaurant des Evaux.

La Nuit des chauves-souris: un rendez-vous international pour mieux les connaître

Si les chauves-souris ne sont aujourd'hui plus perçues comme dangereuses ou effrayantes mais plutôt comme essentielles à la biodiversité et même mignonnes, c'est en partie grâce à la Nuit des chauves-souris! Cet événement international existe depuis 1997 et représente l'un des événements naturalistes les plus importants de Suisse. Il se déroule chaque année dans une trentaine de pays d'Europe.

Les Centres régionaux du Centre de coordination suisse pour l'étude et la protection des chauves-souris organisent cet événement qui compte 25 manifestations dans tout le pays.

Un dossier de presse regroupant tous les événements suisses est disponible ici.

Informations pratiques pour le public

La Nuit des chauves-souris à Genève est gratuite, sans inscription et tout public (enfants accompagnés dès 6 ans). Les stands sont couverts.

Adresse
Salle événementielle des Evaux (restaurant des Evaux)
Centre intercommunal de sports, loisirs et nature des Evaux
Chemin François-Chavaz, 110
1213 Onex Suisse

Accès
Tram 14, bus J ou K (arrêt Onex - Salle communale)
Bus 2 ou 43 (arrêts La Traille & Vallet)
Bus 19 ou 21 (arrêt Onex-Cité)
Prévoir une marche de 10 minutes en suivant le fléchage.
Parking des Evaux (payant) ; 4 places pour les personnes à mobilité réduite avec macaron sont disponibles gratuitement.

Date
Vendredi 29 août 2025

Horaire
18h-22h en continu


Site officiel du Muséum d'histoire naturelle de Genève

info.museum@geneve.ch
MUSÉE D'HISTOIRE DES SCIENCES

Parc de la Perle du Lac
128, rue de Lausanne,
1202 Genève - CH
T +41 (0)22 418 50 60


Boomerasking: poser une question pour pouvoir y répondre soi-meme

Il y a des gens qui savent écouter; par exemple en pratiquant l'écoute active qui donne le sentiment d'être bien compris et aide celui qui bénéficie de l'écoute.
A cause de leur pertinence à l'entretien d'aide, des formations continues ont été données dans les écoles Genevoises sur la méthode Gordon et la communication non-violente de Marsahll Rosenberg.
Par exemple, ces ouvrages devraient être dans toutes les bibliothèques des écoles :
  • Gordon, T. (2001). Enseignants efficaces : Une autre approche de la discipline en classe (trad. française). Marabout. (Œuvre originale publiée en 1974)
    cf aussi ici (intranet)
  • Rosenberg, M. B. (2015). Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : Introduction à la Communication NonViolente (trad. française). La Découverte. (Œuvre originale publiée en 1999).  cf. par exemple Le site suisse : www.cnvsuisse.ch.,  et un exemple ici

A l'inverse  de cette communication empathique qui implique une attention et une compréhension profondes du message de l'interlocuteur, en utilisant des techniques de reformulation et de questionnement pour s'assurer de bien comprendre le message, il y a le Boomerasking.

Analyse du Boomerasking ; poser une question pour susciter l'occasion de se raconter.

Brooks et Yeomans (2025) ici de la  Harvard Business School et de l'Imperial College de Londres . Ils introduisent la pertinence de leur article ainsi " Les interactions humaines reposent largement sur la conversation, qui exige en permanence des microdécisions sur ce que l'on dit et comment on le dit. Poser des questions sincères et écouter attentivement les réponses est reconnu comme un comportement socialement bénéfique.
Cette étude montre toutefois qu'un certain type de comportement, appelé boomerasking — le fait de poser une question puis d'y répondre soi-même en parlant de soi, sans rebondir sur ce que dit l'interlocuteur — révèle un intérêt centré sur soi et une forme de désintérêt pour l'autre.Ces résultats offrent des pistes concrètes pour améliorer la qualité de nos échanges quotidiens."

Abstract
"Les humains passent une grande partie de leur vie à converser, et ils poursuivent souvent plusieurs objectifs à la fois. Nous examinons ici deux désirs fondamentaux : être à l'écoute de son interlocuteur et se livrer sur soi-même. Nous introduisons une manière répandue par laquelle les gens tentent de concilier ces objectifs parfois concurrents : le boomerasking — une séquence dans laquelle une personne commence par poser une question à son interlocuteur (« Comment s'est passé ton week-end ? »), laisse l'autre répondre, puis répond à la même question (« Le mien était incroyable ! »). Le boomerasker commence donc par une question, mais — comme un boomerang — celle-ci revient rapidement à son point de départ.

Nous identifions trois types de boomerasks :

    le ask-bragging (poser une question suivi d'une révélation positive, par exemple des vacances extraordinaires) ;

    le ask-complaining (poser une question suivi d'une révélation négative, par exemple un décès dans la famille) ;

    et le ask-sharing (poser une question suivi d'une révélation neutre, par exemple un rêve étrange).

Bien que ceux qui pratiquent le boomerasking pensent laisser une impression positive, leur décision de partager leur propre réponse — plutôt que de relancer ou approfondir celle de leur interlocuteur — apparaît comme égocentrée et peu attentive à la perspective de l'autre. En conséquence, les gens perçoivent les boomeraskers comme insincères et préfèrent les interlocuteurs qui se livrent de façon plus directe et authentique". Traduction Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Fig 1: Dans tous les cas étudiés (se vanter (Bragging), se plaindre (Complaining), partage neutre (neutral sharing))  l'interlocuteur n'apprécie pas le boomerasking (barres blanches) par comparaison avec la communication franche [img]. Source : Brooks et Yeomans (2025)  ici

Un exemple par Améline Nothomb

« Les questions de Christa étaient de fausses questions. Elle me les posait dans l'unique but que je les lui pose en retour : interroger était l'un des moyens privilégiés de sa perpétuelle autopromotion.
Consciente qu'elle n'écouterait pas ma réponse, docile cependant, je dis :
  • Archée. Et toi ?
  • Équité, répondit-elle en détachant les syllabes, comme quelqu'un qui a trouvé quelque chose. Tu vois, nos choix sont révélateurs : toi, c'est un mot pour le simple amour du mot; moi qui viens d'un milieu défavorisé, c'est une notion qui a valeur d'engagement.
  • Bien sûr, commentai-je en pensant que si le ridicule tuait, l'intruse eût disparu depuis longtemps.
Au moins étais-je d'accord sur un point : nos choix étaient significatifs. Le sien dégoulinait de bons sentiments: il n'exprimait aucun amour du langage en effet, mais un besoin éperdu de se faire valoir." Nothomb Amélie Antechrista Livre de  poche p 81.

(Les membres Jump-To-Science peuvent obtenir ces articles).

Références:

  • Brooks, A. W., & Yeomans, M. (2025). Boomerasking : Answering your own questions. Journal of Experimental Psychology: General, 154(3), 864‑893. https://doi.org/10.1037/xge0001693
  • Nothomb Amélie Antechrista Livre de  poche p 81.